La candidature de Jean-François Lisée dans Rosemont ne fait plus de doute au sein du Parti québécois, même si le principal intéressé refuse de confirmer que son nom sera sur les bulletins de vote.

Plusieurs sources ont confirmé à La Presse que l'arrivée en politique de l'ancien conseiller de Jacques Parizeau était scellée, quoi que dise M. Lisée au sujet de cette «éventualité sérieuse».

L'arrivée de M. Lisée est devenue une formalité, surtout depuis l'annonce de son départ du centre de recherche CÉRIUM. L'Université de Montréal, à laquelle le groupe est affilié, a voulu revoir son orientation et les positions partisanes de M. Lisée n'étaient pas appréciées. «Il ne faisait pas dans la dentelle», et on lui a demandé de partir, a confié une source péquiste.

«Je ne prendrai pas de décision avant le déclenchement des élections», a répété M. Lisée à La Presse, en reprenant son explication habituelle en entrevue téléphonique. «Ils ont pris la décision de prendre le risque et de m'attendre. Je leur en sais gré.»

Quant à sa situation d'emploi, M. Lisée soutient avoir un filet de sûreté à toute épreuve. «Moi je me suis complètement organisé pour avoir un emploi, du travail. Ma table est pleine de projets que je devrais mettre de côté si M. Charest et si je décide d'aller dans Rosemont», a-t-il indiqué.

En fin de soirée, M. Lisée a envoyé un gazouillis sur son compte Twitter, afin de réitérer sa position : «Merci pour les encouragements. Vous alimentez ma réflexion. Aucune décision n'est encore prise», ont pu lire ses abonnés.

La direction de l'association péquiste locale confirme «attendre» Jean-François Lisée et n'avoir aucun autre candidat dans sa ligne de mire.

«Officiellement, M. Lisée est toujours en réflexion», a expliqué Pierre-Yves Mailhot, président de l'association locale. «On est toujours en attente et on s'en tient à ça.»

Un fief péquiste

Rosemont, située dans l'est de Montréal, est l'un des châteaux-forts électoraux les plus sûrs pour le Parti québécois. La formation politique la détient sans discontinuer depuis 1994.

La circonscription est représentée à l'Assemblée nationale par Louise Beaudoin, qui a déjà annoncé quelle ne tenterait pas d'obtenir un nouveau mandat lors du prochain scrutin. Mme Beaudoin faisait partie, avec Pierre Curzi et Lisette Lapointe, des mutins qui ont démissionné en bloc en mai 2011.

En 2006, Rosemont comptait 75,7% de francophones et 20,6% d'allophones. Vingt pour cent de la population n'est pas née au Canada.

Un péquiste convaincu

Jean-François Lisée orbite dans l'univers péquiste depuis 1994, alors qu'il passe du journalisme à la politique. C'est cette année qu'il devient conseiller du premier ministre Jacques Parizeau, notamment quant aux dossiers internationaux. Après le référendum de 1995 et la démission de son patron, Lisée se met au service de son successeur, Lucien Bouchard.

Après un court passage à Paris, il devient directeur exécutif du Centre d'études et de recherches internationales de l'Université de Montréal (CÉRIUM) en 2004.

En février dernier il était choisi pour siéger au Comité sur la souveraineté, après avoir été nommé émissaire du Parti québécois pour tenter d'établir un front commun avec Option nationale et Québec solidaire.

En parallèle, M. Lisée mène une prolifique carrière d'essayiste.