Amir Khadir espère que la vague de contestation sociale se rendra jusqu'aux urnes. Aux prochaines élections, Québec solidaire espère faire élire de cinq à 10 députés. « C'est un rêve raisonnable », a-t-il affirmé. Il croit entre autres pouvoir gagner dans Hochelaga-Maisonneuve, Sainte-Marie-Saint-Jacques, Rosemont, Gouin et Laurier-Dorion. Toutes ces circonscriptions se situent à Montréal.

Le parti de gauche dit parler pour la rue, le 99%. Mais selon les derniers sondages, il récolte environ 10% des intentions de vote au Québec. Il a récolté 2,7% et 5,9% des votes Argenteuil et LaFontaine aux élections partielles lundi dernier.

Comment expliquer que les solidaires ne semblent pas profiter plus de la crise sociale ? «Je ne le sais pas, dites-le moi ! Moi, je fais ce que je dois», a-t-il d'abord répondu.

Il a par après donné deux explications: le mode de scrutin, que Québec solidaire veut transformer en proportionnelle. Et la couverture médiatique.

Québec solidaire a travaillé pendant plus d'une année sur un volumineux projet de loi pour créer Pharma-Québec, une nouvelle société d'État et il a aussi produit un rapport détaillé sur le financement sectoriel des partis politiques. «Quelle couverture médiatique a-t-on eue pour cela», a demandé en anglais M. Khadir. Le «spectacle» politique occulte «la substance», se plaint-il.

Il regrette aussi qu'on ait peu débattu de sa proposition pour payer la gratuité scolaire. En rétablissant une taxe sur le capital pour les institutions financières, Québec solidaire croit pouvoir amasser à terme 800 millions de dollars par année, ce qui assurerait la gratuité scolaire sans diminuer le financement des universités.

Mais malgré tout, il reste optimiste. «Personne n'aurait rêvé» l'année dernière que trois manifestations auraient rassemblé plus de 100 000 personnes dans les rues de Montréal ce printemps, a-t-il rappelé.