Après des députés libéraux et caquistes, c'est au tour du député de Québec solidaire Amir Khadir de recevoir une enveloppe remplie d'une substance suspecte, qui s'est avérée non dangereuse.
Mais cette fois, c'est à son domicile du Plateau-Mont-Royal que le colis suspect a été envoyé, non à son bureau de comté comme les dizaines d'autres députés et ministres visés la semaine dernière.
Les deux filles aînées du député de Mercier, Yalda et Daria, se trouvaient à la maison et ce sont elles qui ont pris le courrier du jour. Vers 12h30, elles ont téléphoné à leur père pour l'informer qu'une enveloppe leur paraissait étrange.
Avant même de l'ouvrir, elles ont senti à travers le papier une substance granuleuse.
Amir Khadir leur a suggéré d'appeler les policiers sans tarder, ce qu'elles ont fait.
Pour une deuxième fois en une semaine donc, des agents se sont présentés à la demeure des Khadir.
«Une brève enquête a permis de déterminer qu'il pouvait potentiellement y avoir un risque, explique le sergent Laurent Gingras, de la police de Montréal. Alors nous avons mis en application le protocole en cas de matières dangereuses.»
Ainsi, une section de la rue Saint-Hubert a été complètement fermée, les voisins immédiats invités à ne pas rentrer chez eux, et les pompiers experts en traitement des matières dangereuses ont revêtu leurs combinaisons protectrices. Ils mènent divers tests dans la maison des Khadir afin de déterminer le degré de dangerosité de la substance suspecte, qui reste non identifiée pour l'instant. Des piscines de décontamination ont été gonflées devant la maison et les filles d'Amir Khadir sont gardées sur place pour que les experts médicaux puissent suivre l'évolution de leur état de santé.
La semaine dernière, près d'une cinquantaine d'enveloppes ont été envoyées à plusieurs députés libéraux, caquistes et à divers médias de partout au Québec. Elles contenaient du bicarbonate de soude. Elles étaient accompagnées de lettres signées des Forces armées révolutionnaires québécoises qui invitaient les jeunes à former une guérilla contre le pouvoir établi.
Dans le cas présent, la police ne peut encore dire si l'enveloppe a été envoyée par un groupe précis. Les jeunes femmes ne l'ayant pas ouverte, on ne sait pas si elle contenait une lettre.
Nika Deslauriers, attachée politique du député Khadir, dit leur avoir parlé brièvement, et qu'elles se sentaient bien.
«Le contexte des dernières semaines est chaotique. Ça fait partie du fait d'être en politique que de recevoir des menaces et de l'intimidation. Surtout avec les événements de cette semaine, la peinture trouvée chez M. Khadir, ça peut enflammer la haine de certaines personnes. Il faut s'attendre à ce genre de geste de la part de gens qui ne contrôlent pas leurs émotions. On n'a jamais reçu de lettre contenant de la poudre au bureau. Mais comme dans tous les bureaux de comté, nous avons de l'intimidation au téléphone, par lettre, des gens qui nous crient des insultes», a-t-elle raconté.