Un gouvernement péquiste ferait passer le Québec de «paradis des familles» à «enfer des impôts».

C'est la réplique à saveur électorale qu'ont servie les libéraux vendredi à la proposition du Parti québécois d'abolir la taxe santé. Le PQ a plaidé vendredi «la fin de mandat» du gouvernement libéral pour de nouveau faire connaître et «mettre à l'épreuve» sa solution, qui semble avoir contribué pour un temps il y a quelques semaines à la remontée de la formation souverainiste dans les sondages.

Mais le ministre de la Santé, Yves Bolduc, n'y voit qu'un «appel au populisme» et affirme plutôt que tous doivent participer de la même façon qu'on paie tous le même montant au supermarché, qu'on soit riche ou pauvre.

La taxe santé est cette ponction annuelle mise en place dans la déclaration de revenus par le ministre des Finances, Raymond Bachand. En 2010, elle était de 25 $, en 2011, de 100 $, et en 2012, elle est de 200 $ par contribuable.

La chef péquiste Pauline Marois a promis de l'abolir et son parti veut plutôt financer la hausse de coûts du système de santé en imposant davantage les citoyens qui gagnent plus de 130 000 $ par année.

Dans une interpellation en Chambre sur cet enjeu vendredi matin, le ministre Bolduc a accusé les péquistes de n'avoir comme solution dans tous des dossiers que de hausser les impôts et de «surtaxer les Québécois».

«Nous, nous nous vantions d'être le paradis des familles, je pense que le PQ (s'il est élu) va devenir l'enfer des impôts, a lancé M. Bolduc dans un échange. Eux, sont toujours en train de dire: on va augmenter les impôts, les gens vont en payer plus.»

M. Bolduc estime que le PQ formule un «appel au populisme» qui est «simpliste».

«On va prendre les quelques milliardaires, on va leur faire payer des gros impôts, et puis après ça, les autres n'auront pas besoin de payer. Avec le nombre de milliardaires et de millionnaires qu'on a au Québec, elle (la députée péquiste Agnès Maltais) va voir que rapidement, elle va épuiser les ressources», a-t-il dit.

Selon lui, il est «normal» que tous paient le même montant, de la même façon qu'on paie tous le même montant au supermarché, qu'on soit riche ou pauvre.

Pour sa part, la porte-parole péquiste en santé, Agnès Maltais, a soutenu que le Québec des libéraux est plutôt «l'enfer des taxes», en raison des hausses de tarifs et de taxes successives des dernières années.

«Le gouvernement désire protéger les plus riches, a-t-elle déclaré. C'est son choix, il devient de plus en plus clair. On va protéger la classe favorisée, pour facturer la classe moyenne.»

Elle a accusé le gouvernement d'avoir «jeté à terre» les bases du système de santé par la mise en place de sa taxe santé.