La localité de Radisson a envoyé une lettre au premier ministre Charest lundi pour essayer d'imposer ses conditions «non négociables» pour la création d'un gouvernement dans la Baie-James. Elle exige d'obtenir le statut de municipalité et un siège dans le futur gouvernement régional.

Le gouvernement Charest et le Grand conseil des Cris ont conclu une entente-cadre en mai 2011 pour créer un gouvernement paritaire Jamésiens-Cris. Les deux partis veulent signer une entente finale d'ici la fin mai.

Mardi soir à l'étude des crédits du ministère des Affaires autochtones, le PQ a dévoilé cette lettre. «Quels sont les éléments non négociables pour le gouvernement?», a demandé son député Alexandre Cloutier.

Le ministre Geoffrey Kelley n'a pas voulu commenter le contenu des négociations. Le geste de Radisson n'a pas semblé lui plaire. «Dans une négociation de bonne foi, on ne fait pas des gestes unilatéraux», a-t-il commenté.

L'entente avec les Cris est une pièce importante du Plan Nord du gouvernement libéral. La semaine dernière, La Presse révélait que Radisson avait déposé une demande au ministère des Affaires municipales pour être reconnue comme municipalité.

Une clause discutée dans les négociations inquiète Radisson. La parité entre Cris et Jamésiens pourrait être revue dans 10 ans en fonction de l'évolution démographique du Nord. Radisson craint de perdre son autonomie.

M. Kelley a expliqué que dans la négociation, une table sectorielle a été créée avec les quatre municipalités enclavées (Chapais, Chibougameau, Lebel-sur-Quévillon et Matagami) et les trois localités (dont Radisson) qui forment l'actuelle municipalité de la Baie-James, un immense territoire de près de 300 000 km2.

Dans sa lettre au premier ministre, Radisson affirme que ses intérêts «ne peuvent pas être pris en compte» par des représentants des villes enclavées, dont la plus près est située à 625 kilomètres.

Chibougamau essaie aussi d'influencer le dernier blitz des négociations. La semaine dernière, elle a adopté des résolutions pour exiger que dans les 10 premières années du futur gouvernement régional paritaire, les emplois actuels soient maintenus et les sièges sociaux et d'organismes ne soient pas déménagés.