François Legault ne se laisse pas abattre par la chute brutale de son parti dans les sondages et se dit persuadé que la Coalition avenir Québec (CAQ) peut espérer former à court terme un gouvernement majoritaire.

Il y a six mois, la toute nouvelle formation politique trônait au sommet des intentions de vote, avec plus de 40 pour cent d'appuis de la population, mais son ballon ne cesse de se dégonfler depuis, et il n'y a plus que 20 pour cent des Québécois prêts à l'appuyer.

En ouverture du congrès de fondation de la CAQ, vendredi, à Victoriaville, où on attend jusqu'à 500 militants, M. Legault s'est dit malgré tout très satisfait de sa performance actuelle, convenant que sa cote de popularité aussi immense que soudaine de l'automne dernier était «un peu artificielle».

Samedi, en à peine 4h30, au total, les militants devront débattre entre eux, amender au besoin, et voter pour ou contre 59 propositions qui formeront l'armature du programme du parti, à temps pour une campagne électorale attendue dès ce printemps.

Mais l'adhésion des membres aux idées prônées par M. Legault laisse planer peu de doutes. Pour l'essentiel, le contenu du programme devrait donc coller au discours tenu par M. Legault depuis qu'il a décidé de revenir en politique.

En point de presse, M. Legault a nié que l'engouement des militants pour son parti s'essoufflait, faisant valoir qu'il y avait plus de gens prêts à se joindre à la CAQ qu'à la déserter. «En cours de route, on en a beaucoup plus ajouté qu'on en a perdu», a calculé M. Legault.

Dans les couloirs de l'hôtel où se tient le congrès, on n'a pas aperçu de candidats-vedettes en réserve ou de personnalités connues.

Le président de la Fédération des médecins spécialistes, le docteur Gaétan Barrette, depuis plusieurs mois pressenti pour être une des figures de proue de l'équipe Legault, a fait savoir qu'il ne serait pas de la fête caquiste ce week-end. Et rien n'indique qu'il se lancera en politique à ses côtés.

«Il n'y a rien de décidé de ce côté-là. On a eu des discussions avec M. Barrette sur la possibilité qu'il soit candidat. Ca n'a pas pour l'instant été conclu», a dit le chef du parti.

Le cofondateur du parti, l'homme d'affaires Charles Sirois, n'a pas été aperçu non plus à Victoriaville.

M. Legault a tout de même profité de l'occasion pour présenter sept nouveaux candidats prêts à porter les couleurs de la CAQ aux prochaines élections, dont l'ancienne journaliste de TQS Nathalie Roy. Au total, sur les 125 candidats requis, 45 sont donc désormais connus, incluant les députés actuels. La plupart des neuf députés caquistes étaient sur place.

M. Legault croit toujours au scénario d'un scrutin printanier. Même si le temps joue contre lui, il affirme qu'il sera prêt. «On s'attend que dès lundi il puisse y avoir une élection déclenchée. On va avoir notre financement. On va avoir nos 125 candidats», assure-t-il, se disant confiant d'aller chercher l'appui «d'une majorité de Québécois» au terme de la prochaine campagne électorale.

Durant la journée, vendredi, les militants déjà présents au congrès (qui débutait officiellement en soirée) ont eu droit à un cours de politique-101, à travers quelques ateliers de formation.