La hausse des droits de scolarité n'est pas un enjeu électoral, a déclaré mardi le premier ministre Jean Charest, qui a maintenu la ligne dure contre le mouvement de grèves étudiantes.

M. Charest a dit regretter que d'autres, qu'il n'a pas identifiés, considèrent que cette question pourrait être débattue dans le cadre d'une campagne électorale.

«On l'a jamais, nous, abordé de cette façon-là et on ne l'aborde pas de cette façon-là», a-t-il dit lors d'un point de presse. «On ne voit pas ça comme un enjeu électoral, d'ailleurs, il n'y en a pas d'élection. Il n'y a pas d'élection de prévue ou de programmée.»

En marge d'une annonce au Brésil, où il amorce une mission, M. Charest a rappelé que la hausse des frais de 1625 $ sur cinq ans était dans les cartons du gouvernement depuis plusieurs mois.

«Les décisions sur les droits de scolarité ont été annoncées non pas dans le budget de cette année (en mars) mais dans celui de 2011, a-t-il dit. Alors ça n'a jamais été, pour nous, un enjeu électoral.»

La présidente de la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ), Martine Desjardins, a déclaré lundi que le dossier de la hausse des droits de scolarité n'était «plus juste une question économique; c'est une question électorale».

La semaine dernière, lors des débats à l'Assemblée nationale, M. Charest a souligné à plusieurs reprises que la chef péquiste, Pauline Marois, et plusieurs de ses députés arboraient le carré rouge symbolisant les revendications des étudiants.

Le quotidien Le Soleil a aussi rapporté que des libéraux estimaient que les positions tranchées du gouvernement et de l'opposition péquiste auraient l'avantage de polariser l'électorat lors d'un éventuel scrutin printanier.

Le gouvernement de M. Charest en est à la quatrième année de son troisième mandat. Des étudiants souhaitent élargir leur mouvement de protestation à l'occasion d'une manifestation, samedi prochain, qui doit marquer le neuvième anniversaire de l'arrivée au pouvoir de M. Charest.

Fraîchement débarqué dans la capitale économique du Brésil, M. Charest a minimisé le mouvement de protestation des étudiants contre la hausse des droits de scolarité, qui en est à sa neuvième semaine de grève.

«Le mouvement étudiant n'est pas monolithique, a-t-il dit. Il y a une majorité d'étudiants qui a continué à suivre leurs cours.»

Le premier ministre a aussi soutenu que le mouvement ne peut être qualifié de grève, puisque les étudiants ne sont pas des fonctionnaires.

«Ce n'est pas une grève, a-t-il dit. Le gouvernement du Québec n'est pas l'employeur des étudiants et les étudiants ne sont pas des employés du gouvernement du Québec.»

Les étudiants ont rejeté la semaine dernière les offres du gouvernement sur un élargissement du programme de prêts et la mise en place d'un régime de remboursement proportionnel au revenu.

Malgré les appels à la négociation, M. Charest a maintenu que l'offre du gouvernement était suffisante et il s'attend à ce que les étudiants retournent en classe.

«On a fait un effort, a-t-il dit. L'effort du gouvernement du Québec et de la société québécoise est très important pour appuyer nos étudiants. Il faut en tenir compte.»