Profitant de l'accalmie parlementaire à Québec, le premier ministre Charest a entrepris dimanche une courte visite à Paris, au programme de laquelle ne figure, en raison de la campagne présidentielle, aucune rencontre politique de haut niveau.

L'agenda de M. Charest n'est pas très chargé. Le premier ministre assistera lundi soir à une représentation spéciale de la comédie musicale des Belles-Soeurs au Théâtre du Rond-point, avant laquelle il prendra la parole. Plus tôt dans la journée, il aura eu un entretien avec le secrétaire général de l'Organisation internationale de la Francophonie, Abdou Diouf, sur la préparation du premier Forum mondial de la langue française, qui se tiendra l'été prochain à Québec.

«C'est extrêmement important. On travaille beaucoup pour en faire un succès», a dit le premier ministre.

Mercredi, M. Charest prononcera une conférence devant l'Institut français des relations internationales. Ce seront là ces seules activités publiques, puisque la journée de mardi sera consacrée à des activités privées.

«Ce n'est pas très intrigant, a assuré le premier ministre. J'aurai des rencontres avec des amis qui s'intéressent, entre autre, à la politique française. Ça sera l'occasion de faire le point sur la campagne présidentielle sans pour autant se mêler de la campagne. Vous comprenez que comme on est ici en pleine campagne électorale, on fait un effort pour ne pas déranger les politiques français. Ils sont très occupés.»

La liste des personnalités que rencontrera le premier ministre n'est pas connue, mais on sait que le nom de son ami, l'ancien premier ministre Jean-Pierre Raffarin, y figure.

Pendant son séjour, le premier ministre n'est pas sûr d'échapper au débat sur les frais de scolarité universitaires. Vendredi, 24 heures avant son arrivée, une soixantaine de Québécois étudiant à Paris ont manifesté devant la Délégation générale du Québec pour soutenir leurs camarades en grève et pousser le gouvernement à négocier.

«On savait qu'il y aurait cette manifestation. Ces étudiants ont le droit de s'exprimer. Je ne sais pas si j'en croiserai à nouveau», a dit M. Charest.

Quelques minutes plus tôt, dans une entrevue diffusée en direct sur TV5 Monde, le premier ministre avait redit que le gouvernement ne ferait pas faire marche arrière dans ce dossier.

«La décision a été mûrement réfléchi et cette décision, elle est bonne», a-t-il réaffirmé.

Pendant cet entretien de près d'une heure, le premier ministre a écarté les nouvelles rumeurs d'élection précipitées, vanté le Plan Nord, répondu à des questions sur la corruption dans l'industrie de la construction et souligné qu'il n'y avait «aucun nuages, bien au contraire» sur les relations franco-québécoises.