La ministre déléguée aux Services sociaux, Dominique Vien, a annoncé jeudi l'embauche d'inspecteurs supplémentaires pour vérifier la qualité des services dans les centres d'hébergement de soins de longue durée (CHSLD).

Mme Vien s'est retrouvée dans l'embarras cette semaine, après avoir été confrontée aux lacunes concernant les suites données aux visites d'inspection.

À l'Assemblée nationale, jeudi, la ministre a affirmé que le nombre d'inspecteurs, qui sont deux actuellement, augmentera prochainement pour la surveillance du réseau des 468 CHSLD.

Lors d'un point de presse, Mme Vien n'a pas précisé combien de postes seront créés ni quel sera l'échéancier du recrutement.

«On va augmenter la brigade de ces personnes qui font la visite d'appréciation», a-t-elle dit.

«Dans les prochains jours je devrais être en mesure de préciser de quelle façon tout ça va se déployer sur le terrain.»

Mme Vien a indiqué que de cette façon, elle souhaite augmenter «la cadence» et «l'intensité» de ces visites.

La ministre a affirmé qu'elle exigera des explications du personnel de son ministère afin de déterminer pourquoi plusieurs rapports d'inspection négatifs sont demeurés sans suite.

«Ce n'est pas juste chez les autres que je demande des redressements, a-t-elle dit. Il va y en avoir aussi à mon ministère.»

Mme Vien a affirmé que la décision d'augmenter les effectifs avait été prise à la lumière des cas troublants qui ont été portés à son attention au cours des derniers jours.

«Je n'ai pas eu d'illumination, a-t-elle dit. On n'est pas désincarnés de ce qui se dit, de ce qui s'écrit et aussi de ce qui se vit, c'est important. On est dans un processus d'amélioration continue, j'ai toujours dit que tout est perfectible.»

Plus tôt cette semaine, le Journal de Québec a révélé que certains CHSLD continuaient de tolérer des lacunes pourtant dénoncées par des inspecteurs du ministère de la Santé dans des rapports.

Selon le reportage, les deux inspecteurs, qui préviennent les établissements 24 heures d'avance, avaient notamment observé à certains endroits des cas de mépris et de manque de respect envers les résidants.

La protectrice du citoyen Raymonde Saint-Germain a reproché cette semaine au ministère de la Santé d'ignorer ses recommandations au sujet de la situation dans les CHSLD.

L'Association québécoise des retraités des secteurs public et parapublic a aussi rendu publique une liste de 85 CHSLD présentant des lacunes à corriger. Ces établissements avaient reçu des visites d'inspection en 2010-2011.

La chef péquiste Pauline Marois a déclaré lors d'un point de presse que Mme Vien aurait dû annoncer plus rapidement la hausse du nombre d'inspecteurs.

«Elle aurait dû répondre ça la veille ou l'avant-veille, plutôt que de tergiverser et d'essayer d'éviter la question et de ne pas la prendre en compte, a-t-elle dit. Ce sont plusieurs, plusieurs rapports qui ont été déposés.»

Mme Marois a ajouté qu'il faut aussi assurer un meilleur suivi des visites d'appréciation de manière à corriger les lacunes relevées par les inspecteurs.

«Il faut apporter les correctifs, donner les suivis», a-t-elle dit.

En Chambre, en répondant à une question de Mme Marois à ce sujet, le premier ministre Jean Charest a soutenu que la majorité des patients en CHSLD reçoivent les soins adéquats.

«Les gens qui donnent ces soins-là le font avec beaucoup de compassion et d'amour pour ces gens-là, a-t-il dit. Il faut le dire ça aussi, ne pas laisser l'impression que tout le monde est maltraité.»