Pauline Marois se prépare à la rentrée parlementaire de l'Assemblée nationale, mais elle place surtout ses pions en vue d'une campagne électorale.

La chef de l'opposition a profité de la journée de samedi pour faire un bain de foule dans Lanaudière, où elle participait à une assemblée générale du Parti québécois de Rousseau, ancienne circonscription de François Legault, chef de la Coalition avenir Québec (CAQ).

En compagnie de son député Nicolas Marceau, qui briguera les couleurs du PQ dans cette circonscription, Pauline Marois a pris part à une activité de plein air et un dîner avec des gens du comté. Sans l'ombre d'un doute, Pauline Marois tâte le terrain.

Et elle n'a pas vraiment le choix, a-t-elle concédé, puisque c'est le premier ministre, Jean Charest, qui contrôle l'ordre du jour et elle n'y peut rien. Le PQ milite pour des élections à date fixe, histoire de retirer le privilège de choisir le bon moment pour dissoudre l'Assemblée, mais pour l'instant, cette idée n'est qu'un souhait.

N'empêche, le Parti québécois se dit prêt à aller à la guerre et à livrer bataille sur tous les fronts.

À la veille de la reprise des activités à l'Assemblée nationale, elle a dressé à son tour ses priorités, ne sachant s'il faudra mettre les autobus à la rue ou d'abord débattre à Québec.

En tête de liste, comme son vis-à-vis libéral, Pauline Marois inscrit l'économie, en misant toutefois, nuance-t-elle, sur «les besoins des Québécois», réitérant au passage son intention d'abolir la taxe santé si elle accède au pouvoir.

À court terme, et en lien avec le menu législatif, Pauline Marois croit aussi que le désir de remettre l'économie sur ses rails passe par une révision de la Loi sur les mines afin d'augmenter les redevances des compagnies qui exploitent les minerais.

La chef de l'opposition suggère aussi une imposition des profits des minières et l'exigence de développer, au Québec, les deuxième et troisième transformations.

Pauline Marois parle aussi de Plan Nord, qui, selon elle, doit être développé en partenariat avec les collectivités nordiques. Et tant qu'à parler du projet cher à Jean Charest, elle tente de l'envoyer dans les câbles, en disant qu'actuellement, le Plan Nord est déficient.

«M. Charest a plutôt un plan de marketing pour le Nord plutôt qu'un plan de développement du Nord», a affirmé Pauline Marois.

Défense de la langue

Puis, la chef de l'opposition est revenue dans ses terres, en indiquant comme autre priorité la défense de la langue, particulièrement à Montréal, où, selon elle, le français est en recul depuis l'élection du gouvernement libéral.

Mme Marois reproche aussi à Jean Charest sa position vis-à-vis du fédéral.

«M. Charest est dans un très mauvais rapport de force par rapport à Stephen Harper», avance-t-elle, citant la Loi sur les jeunes contrevenants, la Loi sur les armes à feu et plus récemment, l'intérêt du premier ministre canadien de revoir l'âge de la retraite, unilatéralement.

Puis, terminant sa journée dans le fief de celui qui semble vouloir plomber son parti, Pauline Marois pose ses pièces à l'égard de François Legault, qui se présentera dans la circonscription de L'Assomption dont la carte sera modifiée. Elle promet de l'attendre de pied ferme.

«Il y aura une candidature dans ce comté qui va obliger M. Legault à travailler plus fort», a assuré Pauline Marois.