La Coalition avenir Québec critique l'annonce faite par le premier ministre Jean Charest de protéger 20% du territoire du Plan Nord. «Le gouvernement ne sait pas mettre les priorités à la bonne place», a soutenu mardi matin le chef parlementaire du deuxième groupe de l'opposition, Gérard Deltell.

Le gouvernement libéral avait initialement promis de protéger 12% du territoire, ce qu'avaient dénoncé plusieurs environnementalistes. Au terme d'une tournée de consultations, il a accepté d'augmenter à 20% la proportion d'aires protégées au nord du 49e parallèle. Cette fois, la mesure a été bien accueillie par les environnementalistes, malgré certaines réserves.

Mais selon M. Deltell, M. Charest aurait plutôt dû se préoccuper de problèmes plus pressants. «Actuellement, il y a des besoins immédiats. Il y a 160 personnes qui attendent une place en garderie à Havre-Saint-Pierre. Ça, c'est prioritaire, avant de penser à protéger des aires», a-t-il affirmé.

M. Deltell n'a pas indiqué quel pourcentage du territoire le gouvernement aurait dû protéger, ni de quelle façon cette mesure empêcherait le gouvernement de se préoccuper en même temps des problèmes sociaux. «J'ai fait le tour du Québec cet été. Je suis allé sur la Côte-Nord, à Chibougamau. [...] Les gens ont besoin d'infrastructures sociales et on ne répond pas à leurs demandes», a-t-il ajouté.

Plus tard mardi après-midi, François Legault a assuré ne pas s'opposer à la protection de 20% du Nord. Mais il a néanmoins accusé M. Charest de parler d'environnement. Ce sujet n'est pas une priorité, dit M. Legault. Selon lui, le premier ministre devrait plutôt consacrer toutes ses énergies aux dossiers qui seraient plus importants.

«Oui, on doit protéger le territoire. Par contre, c'était encore une annonce, un gros spectacle, un gros show de boucane un dimanche après-midi de Jean Charest, alors qu'il y a plein de problèmes beaucoup plus urgents au niveau économique. Ce qu'on dit, c'est: est-ce qu'on peut pendant un certain temps se concentrer à relancer l'économie, à régler nos problèmes en économie et en santé? La tarte aux pommes, on est tous d'accord avec ça», a lancé M. Legault.

François Rebello, responsable des questions en environnement pour la CAQ, n'a pas commenté la protection de 20% du Nord québécois. Dans les 20 propositions du plan d'action de la CAQ, aucune ne porte sur l'environnement.

«La position de la CAQ au départ, sur plusieurs sujets, c'était: "on verra". Dans le cas de l'environnement, leur position est claire. C'est: "on s'en fout"», a lancé le ministre du Développement durable, Pierre Arcand.