Le Plan Nord du gouvernement Charest vient de perdre un allié précieux: Pita Aatami a été défait à la présidence de la Société Makivik il y a quelques jours. Le nouveau chef veut retourner consulter les Inuits sur le projet de Québec.

Makivik, organisme à but non lucratif, représente les 14 communautés du Nunavik, où vivent environ 11 000 Inuits. Sous la houlette du chef Aatami, le groupe paraissait solidement engagé dans le projet de Québec. Cet appui devient fragile avec la relève de la garde.

Progressiste et dynamique, le chef Aatami avait appuyé sans réserve le Plan Nord dès son lancement, à Lévis, il y a un an. Il avait accompagné le premier ministre dans sa campagne de promotion du projet sur la scène internationale. Il a été défait par 23 voix seulement par Jobie Tukkiapik. L'entrée en scène du sénateur Charlie Watt, qui a obtenu le quart des voix, a coupé les ailes à la campagne de l'ancien chef Aatami, en poste depuis 14 ans.

Jobie Tukkiapik était depuis 12 ans directeur de l'administration régionale Kativik, un organisme supra-municipal. Il a toujours été très sceptique vis-à-vis du Plan Nord. Comme prévu, il a demandé récemment à rencontrer le ministre responsable du dossier, Geoff Kelley.

Après son élection, M. Tukkiapik, a déclaré qu'il voulait consulter sa population sur la question du gouvernement autonome, appuyé par son prédécesseur, et sur le Plan Nord du gouvernement Charest. «Je sais que ce sera coûteux et qu'il faudra trouver du financement, mais on parle de questions importantes et d'importantes décisions à prendre. Je pense que nous devrons procéder à cette consultation», a dit le nouvel élu.