La Coalition avenir Québec (CAQ) compte «prendre la place du PQ» comme principale opposition à l'Assemblée nationale dès la rentrée parlementaire, a déclaré ce matin François Legault, qui accuse les péquistes d'avoir mis en scène une «mauvaise pièce de théâtre» au cours des derniers jours.

Hier, Gilles Duceppe a annoncé qu'il mettait une croix définitive sur son ambition de prendre la tête du Parti québécois afin de se «consacrer entièrement à défendre [son] intégrité et à rétablir [sa] réputation». L'ancien chef bloquiste a vraisemblablement été embarrassé par les révélations parues dans La Presse voulant que le salaire du directeur général du Bloc était puisé à même les fonds publics.

«Je trouve cela triste parce que pendant ce temps, le Québec recule», a commenté M. Legault au sujet des nombreuses remises en question du leadership au PQ. «C'est pour cela que le 14 février, la Coalition va prendre la place du PQ à l'Assemblée nationale et devenir la véritable opposition officielle pour débattre des vrais enjeux comme l'éducation et la santé», a-t-il ajouté. «On ne peut pas juste, au Québec, avoir des gens qui se demandent si ça va être Bernard Drainville, Pierre Curzi ou Gilles Duceppe qui va être là dans quelques semaines à la place de Mme Marois.»

Legault «satisfait» du vote sur la fusion avec l'ADQ

Ce week-end, la CAQ a officialisé sa fusion avec l'Action démocratique du Québec (ADQ) au terme d'un vote de ses membres. Environ 54% d'entre eux se sont prononcés à 70% en faveur de cette alliance. M. Legault s'est dit «satisfait» de ce résultat, même s'il admet qu'il aurait aimé un plus haut taux de participation.

Dimanche, Mme Marois a réagi à la fusion en soulignant qu'avec neuf députés, la CAQ ne remplissait pas les critères pour la reconnaissance d'un parti à l'Assemblée nationale. En effet, pour obtenir cette reconnaissance, un parti doit élire 12 députés ou remporter 20% des suffrages. En 2008, les parlementaires ont toutefois dérogé à cette règle pour les sept députés de l'ADQ qui avaient survécu à l'élection.

«Je trouve paradoxal qu'il n'y a pas si longtemps, elle me demandait presque à genoux de transformer notre organisme en parti, mais que maintenant, elle ne souhaite pas reconnaître le parti à l'Assemblée nationale.»

M. Legault caresse néanmoins l'espoir de pouvoir gagner l'appui du parti libéral et du PQ. «J'espère qu'ils vont accepter et respecter les règles de la démocratie.»

Nouveau conseil exécutif national

M. Legault a aussi présenté les membres de son premier conseil exécutif national, dont la première réunion a eu lieu aujourd'hui. C'est l'ingénieure Dominique Anglade qui présidera le Conseil et dirigera les activités du parti. L'ancienne présidente de la jeune chambre de commerce de Montréal et consultante à la firme McKinsey sera également candidate aux prochaines élections. M. Legault l'a décrite comme une «femme d'action lucide», «exceptionnellement intelligente».

Le député François Bonnardel, élu sous la bannière de l'ADQ, sera le représentant du caucus des députés.

Le poste de vice-président a été confié à Richard Thibault, ancien directeur de cabinet de Robert Bourassa qui se définit aujourd'hui comme un spécialiste en communications et gestion de crise. Marc Deschamps, l'un des membres fondateurs d'Union Montréal, le parti du maire Tremblay, sera secrétaire-trésorier. Marco Charpentier, ancien chef de cabinet de Robert Bourassa et homme d'affaires, sera le président de la commission des finances. L'avocat Patrick Ferland sera président de la commission politique. Laurence R. Fortin, fraîchement diplômée en sciences politiques, sera à la barre de la commission de la relève.

La CAQ a par ailleurs indiqué qu'elle dévoilera au cours des prochaines semaines sa liste de donateurs.