Le chef de la Coalition avenir Québec (CAQ), François Legault, courtise les communautés anglophone et juive, traditionnellement acquises au Parti libéral du Québec. Il a offert à l'ex-députée libérale fédérale Marlene Jennings de porter les couleurs de son parti aux prochaines élections générales. Elle «envisage sérieusement» d'accepter la proposition.

Dans un entretien avec La Presse jeudi, elle a affirmé que la Coalition propose «des choses intéressantes» tout en voulant «enfin» mettre de côté le débat sur la question nationale. «C'était devenu pour moi, et je pense pour beaucoup de Québécois, un casse-tête», a ajouté Mme Jennings, qui a été députée de Notre-Dame-de-Grâce-Lachine de 1997 jusqu'au 2 mai dernier.

François Legault a sollicité Mme Jennings pour la première fois en août. Il est revenu à la charge en octobre. «Je considère sa proposition sérieusement. Mais je n'ai pas pris de décision encore», a-t-elle confié. Elle a également sur la table une autre offre professionnelle qui «n'a rien à voir avec la politique».

Membre du PLQ

Marlene Jennings est membre du Parti libéral du Québec depuis plusieurs années. C'est une bonne connaissance, Russell Copeman, qui l'avait incitée à adhérer au PLQ à l'époque où il était député de Notre-Dame-de-Grâce. «Mais le Parti libéral du Québec ne m'a jamais vraiment attirée», a-t-elle dit. Elle appuyait ce parti sur la scène provinciale à défaut d'avoir une autre «option». «Je crois que la Coalition de M. Legault pourrait être une véritable option aujourd'hui», a-t-elle ajouté.

Elle a confirmé que François Legault a rencontré plusieurs représentants des communautés juive et anglophone au cours des derniers mois. Selon elle, «la Coalition suscite un intérêt de la part de beaucoup de personnes dans la communauté anglophone. Mais le hic, c'est la question des commissions scolaires». François Legault veut les abolir et donner une partie de leur mandat à des «centres de services pour les écoles».

«C'est garanti dans notre Constitution que la minorité linguistique anglophone au Québec, comme d'ailleurs la minorité linguistique francophone hors Québec, a le droit de gérer ses institutions d'éducation. J'ai eu de longues discussions avec M. Legault là-dessus. Il croit que le format qu'il propose respectera les garanties constitutionnelles pour la communauté anglophone. Je suis en train de regarder ça de plus près, et je pense qu'il a peut-être raison», a-t-elle expliqué.

Elle a rappelé que les commissions scolaires sont des «institutions très importantes pour la communauté anglophone, et elle y tient». Le dernier congrès libéral l'a démontré. À la suite, entre autres, d'interventions de militants de cette communauté, les membres ont retiré une proposition visant à revoir les responsabilités des commissions scolaires et à amputer leur budget de moitié. La ministre de l'Éducation, Line Beauchamp, avait pourtant appuyé publiquement cette mesure.