François Legault doit siéger à l'Assemblée nationale dès la reprise des travaux parlementaires en février, ont soutenu Jean Charest et Pauline Marois. Ils demandent à un des députés indépendants ou adéquistes qui flirtent avec la Coalition avenir Québec (CAQ) de lui céder son siège. «On s'attend à ce que des gestes soient posés en ce sens-là», a lancé le premier ministre Charest. «Qu'il sorte des salons dorés pour venir siéger au Salon bleu», a renchéri Mme Marois.

Les chefs de parti ont présenté leur bilan, vendredi, lors de la fin des travaux parlementaires. C'était aussi le début de la quatrième année du mandat du gouvernement Charest. Le chef du Parti libéral a assuré qu'il se présenterait aux prochaines élections. Légalement, son mandat peut s'étirer jusqu'au 8 décembre 2013. Il déclenchera les élections lorsqu'il voudra «présenter et défendre» de nouveaux projets ou «demander des appuis» sur des décisions, a-t-il simplement répondu.

Que lui reste-t-il de nouveau à réaliser pour solliciter un quatrième mandat consécutif? Il veut «voir l'accord Canada-Europe être complété à l'avantage du Québec», «porter» le «merveilleux projet» du Plan Nord et améliorer encore la situation économique.

Mme Marois souhaite aussi rester en poste aux prochaines élections. Son parti est désormais troisième dans les intentions de vote, derrière les caquistes et les libéraux. «Les chicanes internes n'ont pas aidé à l'état dans lequel on se trouve maintenant», a-t-elle noté.

Elle craint la division du vote souverainiste, mais se montre peu ouverte à des alliances avec Québec solidaire. «Nous ne partageons pas leur point de vue quant à leurs orientations au niveau du programme et, là, ça devient très difficile de pouvoir faire quelque alliance que ce soit», a-t-elle affirmé.

Dernière session de l'ADQ?

Même si l'ADQ vient de terminer sa session «la plus performante des trois dernières années», ce pourrait être sa dernière, a concédé son chef, Gérard Deltell. Son parti se donne jusqu'à Noël avant d'annoncer une probable entente avec la CAQ, laquelle devra ensuite être entérinée par les membres.

M. Deltell s'explique mal pourquoi «l'efficacité» de l'ADQ s'est traduite par un famélique résultat de 2,3% à l'élection partielle dans Bonaventure. «Le fait qu'on discutait avec la CAQ créait peut-être un flou pour l'électorat», a conjecturé M. Deltell. Pourtant, selon les sondages, 15% des électeurs de Bonaventure auraient voté pour M. Legault, beaucoup plus que pour l'ADQ.

Amir Khadir dénonce farouchement les idées de la CAQ. Mais il croit malgré tout que le parti aura un effet positif: recentrer le débat politique sur l'axe gauche-droite. «François Legault n'est pas très différent du PLQ. [...] Il réfléchit au gouvernement comme si c'était une entreprise», a estimé le porte-parole de Québec solidaire.