Le président de la Caisse de dépôt et placement du Québec, Michael Sabia, nie avec énergie qu'il a voulu s'immiscer dans le débat politique, même s'il trouve «séduisantes» les propositions de François Legault pour l'avenir de la Caisse.

Au gouvernement Charest, hier, on attribuait à cet «intellectuel candide» ces propos interprétés comme un appui au chef de la Coalition avenir Québec. En entrevue au Journal de Montréal, M. Sabia avait soutenu que la proposition de M. Legault pour une «économie de propriétaires» est «très intéressante et mérite réflexion».

Au cabinet du ministre Raymond Bachand, on n'a pas cru utile de prendre contact avec la direction de la Caisse pour obtenir des clarifications. Dès février 2010, dans une lettre ouverte, M. Sabia avait fait valoir que l'investissement au Québec serait la priorité de la Caisse.

«Je ne crois pas que M. Sabia ait appuyé M. Legault; la Caisse n'a pas attendu M. Legault pour investir au Québec», a répliqué Raymond Bachand par la voix de sa porte-parole Catherine Poulin. «C'est comme dire que François Legault est pour la paix dans le monde! Tout le monde dira que c'est une bonne idée!», a-t-elle résumé.

Pour Nicolas Marceau, député péquiste responsable du dossier des finances, l'administration Sabia est en opération de marketing et tente frénétiquement de restaurer son image après le dérapage des dernières semaines sur la place du français dans la haute direction.

Dans un communiqué publié hier, la Caisse dit vouloir tirer un trait sur l'interprétation qu'on aura donnée à ses propos. «Pour faire suite à la couverture du Journal de Montréal et du Journal de Québec, le président et chef de la direction de la Caisse de dépôt et placement du Québec, Michael Sabia, nie catégoriquement vouloir s'immiscer dans le débat politique. M. Sabia est tout simplement interpellé par les idées pouvant contribuer au développement économique du Québec, partie inhérente du mandat de la Caisse de dépôt et placement du Québec.»

«Étant donné la grande importance que nous attribuons à promouvoir le développement économique du Québec, il est évident que nous considérons toutes les idées réfléchies sur l'entrepreneuriat, l'importance de l'infrastructure, le développement des ressources naturelles ou tout autre projet porteur pour l'économie québécoise, comme intéressantes et valant la peine d'être discutées sur la place publique», observe M. Sabia, pour qui «suggérer que cela serait un énoncé politique est tout simplement inapproprié».