Un président régional du Parti québécois à Laval a réclamé lundi la destitution d'un collègue d'une région voisine qui souhaite le départ de la chef Pauline Marois.

Michel Leduc a affirmé que Éric de la Sablonnière, président de la région des Laurentides, a fait l'erreur de ne pas consulter ses membres avant de prendre position.

«Le président des Laurentides a décidé, malgré son conseil régional, de prendre position personnellement, a-t-il dit. Moi, je le destituerais ce gars-là: qui est-il pour prendre position, où est la démocratie là-dedans? Quand c'est grave, on consulte.»

M. Leduc a estimé que, s'il n'est pas destitué, M. de la Sablonnière devrait prendre de lui-même la décision de démissionner.

«Je n'en reviens pas du manque de maturité du monde dans ce débat», a-t-il dit, en évoquant aussi la récente décision d'un exécutif de sa région, dans la circonscription de Mille-Îles, de réclamer le départ de Mme Marois.

M. de la Sablonnière a affirmé lundi que sa position n'avait pas été validée par son exécutif mais qu'il a ensuite reçu l'appui de membres d'exécutifs de circonscriptions appartenant à sa région.

M. de la Sablonnière a expliqué qu'avec son intervention, M. Leduc, un ancien député péquiste, outrepasse ses responsabilités.

«Il devrait se mêler de ses affaires, a-t-il dit. Moi, je ne me mêle pas de ce qui se passe à Laval. (...) J'ai l'impression qu'il pense encore qu'il est député et qu'il doit faire des jobs de bras pour la chef du parti. Je trouve ça un peu ordinaire venant d'un gars qui a son expérience et sa stature.»

Selon lui, avec son attaque, M. Leduc brise un pacte de non-agression convenu au sein du Parti québécois.

«Je trouve ça un peu bizarre que ça vienne de l'extérieur parce que ce que j'avais convenu avec des gens au parti, c'est que chacun restait sur ses positions, qu'on ne sortait pas dans les médias, qu'on n'essayait pas de se mettre des bâtons dans les roues mutuellement. Je dois comprendre que certains sont trop tentés de me mettre des bâtons dans les roues.»

M. de la Sablonnière a répété qu'il a toujours l'intention de quitter ses fonctions si Mme Marois ne démissionne pas d'ici aux Fêtes.

Mais il a affirmé qu'il se pliera à l'opinion de la majorité si jamais son départ est demandé.