Le premier ministre Jean Charest s'est rendu dans la circonscription de Bonaventure samedi pour prêter main-forte à son candidat libéral à l'élection partielle du 5 décembre prochain.

Damien Arsernault tente de garder dans le giron libéral la circonscription laissée vacante par la démission de la ministre Nathalie Normandeau, le 6 septembre.

M. Charest a notamment participé en après-midi à un grand rassemblement à Carleton-sur-Mer. Interrogé par les journalistes sur place, le chef du Parti libéral du Québec (PLC) a dit ne pas craindre que la vague de changement imposée par les électeurs québécois aux dernières élections fédérales s'y transporte.

Face au cynisme grandissant vis-à-vis les vieux partis politiques, M. Charest a affirmé qu'il faut tout de même opter pour «le bon changement». Selon lui, le changement que veulent les Québécois est celui axé sur l'économie tel que proposé par les libéraux.

«Un bon changement, c'est continuer à changer notre économie, et faire en sorte qu'on la défende. Ce n'est pas le changement pour la démolition. Les Québécois ne veulent pas d'un changement pour aller vers un référendum sur la souveraineté», a-t-il plaidé.

S'il a affirmé que le PLC ne tient rien pour acquis, M. Charest a dit qu'il souhaite que Damien Arsenault soit le prochain député à l'Assemblée nationale «pour les bonnes raisons», c'est-à-dire pour représenter les intérêts de la région et non «pour venir dans Bonaventure pour parler de souveraineté».

En réaction aux propos tenus vendredi par le député péquiste dans Bonaventure, qui avait dénoncé le fait que le temps d'attente ait doublé dans les urgences, M. Charest a lancé que le Parti québécois était mal venu de donner des leçons en la matière.

«Pauline Marois a démoli le système de soins de santé avec les mises à la retraite de médecins et d'infirmères, et on commence seulement à rattraper ces pertes-là puisqu'il faut des années pour les former», a-t-il déclaré, ajoutant qu'il était renversé d'avoir entendu Mme Marois, lors des élections de 2008, soutenir qu'elle reprendrait la même décision s'il le fallait.

Pour sa part, Damien Arsenault, qui occupe la mairie du village de Saint-Elzéar depuis 18 ans, estime qu'il propose des choses concrètes pour le comté, un peu à l'image de ce qui a été fait auparavant pendant 13 ans par Nathalie Normandeau.

Cette visite de M. Charest dans la circonscription survient une semaine après celle de Mme Marois, qui accompagnait alors le candidat du PQ dans Bonaventure, Sylvain Roy. Selon la chef péquiste, la Gaspésie a été négligée par les libéraux et la région serait mieux servie par un député de son parti.

Mme Marois accorde une grande importance à cette élection complémentaire, au point de reporter le Conseil national du parti qui devait avoir lieu début décembre à Saint-Hyacinthe, pour mobiliser tous les efforts sur la partielle dans Bonaventure.

Déloger les libéraux de leur bastion de Bonaventure pourrait cependant être ardu puisque le PQ n'y a élu qu'un seul député en cinquante ans, soit Marcel Landry de 1994 à 1998.

Au total, six candidats se feront la lutte à l'élection complémentaire du 5 décembre, selon ce qu'a annoncé samedi le Directeur général des élections du Québec (DGEQ), la période pour soumettre une déclaration de candidature prenant fin à 14h00.

Patricia Chartier s'y présente sous la bannière de Québec solidaire, Georges Painchaud représente l'Action démocratique du Québec (ADQ), Jean Cloutier est le candidat du Parti vert et Martin Zibeau tente de s'y faire élire à titre d'indépendant.