La chef du Parti québécois, Pauline Marois, demande au gouvernement de modifier la loi 101 pour que les filiales de la Caisse de dépôt et placement y soient assujetties. Le premier ministre Jean Charest «ne ferme pas la porte» à l'idée.

La ministre responsable de la Charte de la langue française, Christine St-Pierre, est allée un peu plus loin en affirmant que la mesure sera «analysée». «C'est inacceptable qu'on n'exige pas la connaissance du français» dans l'embauche à la Caisse, a-t-elle soutenu avant la réunion hebdomadaire du Conseil des ministres, mercredi.

Condition d'embauche

L'article 20 de la loi 101 prévoit qu'une connaissance appropriée de la langue française est une condition d'embauche dans les administrations publiques. La Caisse de dépôt et placement est soumise à cette exigence, mais pas Ivanhoé Cambridge. Cette filiale et toutes les autres de la Caisse ne sont pas considérées comme des administrations publiques.

Au cours de la période des questions à l'Assemblée nationale, Pauline Marois a demandé que les filiales soient soumises aux obligations de la loi 101. Elle a soutenu que le gouvernement doit éviter que la Caisse embauche de nouveau des anglophones unilingues.

Jean Charest a répondu: «On s'attend à ce que la Caisse de dépôt et placement, comme les autres institutions québécoises, respecte l'esprit de la loi. Si cela nous amène à faire des changements, je ne fermerai pas la porte à des changements. Mais nous nous attendons à ce que la Caisse, comme institution, assume ses responsabilités conformément aux valeurs québécoises.»

Avant l'annonce de la Caisse, M. Charest avait dit qu'«il est important et impératif» que la société d'État «prenne des mesures pour corriger la situation». «La Caisse doit respecter les lois linguistiques, les appliquer et faire en sorte que là où on parle français, on respecte les droits des Québécois. On s'attend à ce qu'elle agisse en conséquence», avait-il ajouté.