Le Parti québécois a accusé lundi le cofondateur de la Coalition pour l'avenir du Québec (CAQ), François Legault, de placer le Québec en position de faiblesse.

Le député péquiste Bernard Drainville a soutenu lundi qu'il est réducteur de croire que le rapport de force avec Ottawa repose sur l'amélioration de l'économie québécoise.

Tout en reconnaissant que la vigueur économique est un élément important, M. Drainville a affirmé que le Québec a déjà réussi à exercer un rapport de force, dans ses relations avec Ottawa, même s'il reçoit des paiements de péréquation.

Selon M. Drainville, porte-parole en matière d'affaires intergouvernementales, la CAQ s'expose davantage aux refus d'Ottawa, en lui fournissant ainsi une raison supplémentaire.

«S'il dit d'avance: je ne peux rien obtenir tant que le Québec reçoit de la péréquation, il se place lui-même en situation de faiblesse par rapport à Ottawa», a-t-il dit.

«C'est réducteur, c'est de la pensée magique, de penser que la seule force économique du Québec va être suffisante pour faire avancer le Québec politiquement ou pour obtenir raison auprès d'Ottawa.»

La semaine dernière, lors d'un passage à Québec, M. Legault a déclaré que le Québec est handicapé, dans son rapport de force, par les versements fédéraux de péréquation qu'il reçoit.

«Je pense qu'on doit améliorer les relations, améliorer le rapport de force avec Ottawa, a-t-il dit. Je pense qu'une des bonnes façons de le faire, c'est entre autres d'avoir une meilleure situation économique et d'être capable d'être un joueur qui contribue à la fédération plutôt qu'un joueur qui reçoit de la péréquation.»

M. Legault commentait une succession de décisions controversées des conservateurs, notamment en ce qui concerne l'unilinguisme de certaines récentes nominations et l'octroi de contrats navals.

La CAQ a reçu vendredi l'autorisation du Directeur général des élections (DGE) pour opérer sa conversion en parti politique, une annonce attendue lundi prochain, lors d'une conférence de presse de M. Legault à Québec.

Durant la période de neuf mois précédant l'autorisation du DGE, la CAQ, qui n'était pas régie par la Loi électorale, a réussi à amasser un total de 290 000 $ en contributions.

Le porte-parole Jean-François Del Torchio a déclaré lundi que cette somme a couvert les frais reliés à une tournée panquébécoise de M. Legault, ainsi que le salaire de quatre employés.

La CAQ est pour le moment incapable de dire si un surplus sera dégagé. Mais si tel était le cas, cette somme serait remise à une oeuvre de charité, a indiqué M. Del Torchio.

«S'il en reste, on la donnera à une oeuvre de charité», a-t-il dit lors d'une entrevue.

La conversion de la CAQ en parti politique l'assujettira aux dispositions de la Loi électorale relatives au financement.

En vertu de ces règles, les sommes recueillies avant vendredi ne peuvent être transférées à la nouvelle formation.

Jusqu'ici, la CAQ avait adopté, sur une base volontaire, les règles imposées par la loi aux partis politiques, fixant le montant maximal des dons à 1000 $ et interdisant les contributions d'entreprises.

Comme elle l'a déjà fait plus tôt cette année, la CAQ dévoilera aussi les noms de ses contributeurs pour la période qui s'est achevée avec l'autorisation du DGE, vendredi dernier.