La Sécurité civile n'a pas appris de la crise du verglas, à voir comment elle s'occupe des sinistrés des inondations de la Montérégie, déplore l'opposition.

Plusieurs centaines de personnes sont encore dans une situation précaire, logées dans des roulottes ou des appartements empruntés, et attendent toujours des milliers de dollars en chèques d'indemnisation, ont soutenu, vendredi, des députés péquistes des régions touchées.

Le gouvernement affirme pour sa part qu'environ la moitié des dossiers de réclamation sont réglés, mais qu'il ne sera pas possible de les régler tous avant Noël. L'indemnisation au total devrait coûter environ 83 millions $ en fonds publics.

Le député péquiste de Saint-Jean, Dave Turcotte, et sa collègue d'Iberville, Marie Bouillé, ont pris part à une interpellation en Chambre vendredi. À l'approche de l'hiver, ils ont dénoncé les délais trop longs dans l'indemnisation des victimes.

Selon M. Turcotte, ce cafouillage rappelle un autre sinistre qui avait frappé durement cette région: la crise du verglas de 1998.

«On a vraiment l'impression que la Sécurité civile n'a pas appris (de la crise) du verglas, a-t-il dit en conférence de presse après l'interpellation. Pourtant, c'est dans la même région. Est-ce parce qu'il y a manque de communication? Parce que les gens ne se connaissent pas? Parce qu'ils ne travaillent pas assez ensemble? Parce qu'il n'y a pas de véritable plan d'urgence?»

Il reste des centaines de sinistrés en attente qui se plaignent d'être mal informés, a-t-il indiqué, sans pour autant pouvoir fournir des chiffres précis. Ils s'adressent aux bureaux de circonscription des députés et ils ne sont pas comptabilisés dans les statistiques du gouvernement.

Entre autres, des victimes ne savaient pas qu'elles pouvaient contester la première évaluation des dommages.

M. Turcotte a donné des exemples de personnes qui vivent dans des roulottes, de victimes qui attendent des chèques d'indemnisation de dizaines de milliers de dollars pour réparer leur domicile.

Pour sa part, le ministre de la Sécurité publique, Robert Dutil, a soutenu qu'environ la moitié des dossiers de réclamation sont réglés et que les procédures ont été simplifiées pour accélérer le traitement. Mais les cas compliqués devront attendre.

«En 10 jours on a réglé 1200 cas, j'ai l'impression qu'on va descendre à moins de 500 cas d'ici deux ou trois semaines, a-t-il déclaré en point de presse après l'interpellation. On ne pourra pas régler (les dossiers de) tout le monde avant Noël, parce qu'il y a des cas de destruction de bâtiment, des gens qui doivent reconstruire, des réévaluations qui doivent être faites.»

Le ministre a précisé qu'environ 83 millions $ devraient être versés en indemnités dans la Montérégie, et 33 millions $ au Bas-Saint-Laurent qui avait été touché par les grandes marées. Le Québec se fera toutefois rembourser la majeure partie de ces sommes par le fédéral en vertu des ententes en cours. Ottawa devrait assumer une part d'environ 58 millions $.