François Legault est maintenant sur la glace. Sa Coalition pour l'avenir du Québec (CAQ) est officiellement devenue un parti politique reconnu cet après-midi, a confirmé le Directeur général des élections (DGE).

La CAQ avait déposé cette semaine une demande pour devenir un parti. Afin d'accélérer le processus d'accréditation, quelque 100 militants se sont rendus aujourd'hui au bureau du Directeur général des élections pour confirmer qu'ils souhaiteront devenir membres du futur parti. C'est la première fois qu'un parti manifeste un tel empressement, a indiqué le porte-parole du DGE, Denis Dion.

M. Legault dévoilera le plan d'action de son parti le 14 novembre à Québec. Mais il refuse de présenter un candidat aux élections partielles de Bonaventure, en Gaspésie, le 5 décembre. «On est en train de démarrer un parti, justifie-t-il. C'est quelque chose d'important, ça prend des structures, un statut, des participants, beaucoup de travail à faire. Donc on n'est sûrement pas à l'étape de présenter des candidats.»

L'économie pour améliorer les relations avec Ottawa

M. Legault ne croit pas que les dernières décisions controversées du gouvernement Harper raviveront la flamme souverainiste. Il juge «inacceptable» l'unilinguisme du nouveau vérificateur général d'Ottawa et du nouveau juge à la Cour suprême Michael Moldaver, ainsi que l'abolition à venir du registre des armes à feu et de ses données. Il regrette aussi que les 35 milliards $ de contrats des chantiers maritimes aient échappé au Québec.

«Mais actuellement, les Québécois souhaitent qu'on leur parle de comment on va régler leurs problèmes, comment on va leur donner un médecin de famille, comment on va avoir un meilleur revenu pour tout le monde, comment on va recréer la confiance entre les élus et la population. Je ne pense pas qu'il y ait un appétit pour la question constitutionnelle. Et il ne faut pas promettre des choses qu'on ne peut pas livrer», affirme-t-il.

Le chef de la Coalition pour l'avenir du Québec (CAQ) lance qu'il faut dire «haut et fort» qu'il y a «certains dossiers où on n'est pas d'accord avec le gouvernement fédéral».

«Il faut à un moment donné qu'il y ait peut être un lien qui se recrée entre le gouvernement du Québec et le gouvernement fédéral», ajoute-t-il.

Pour ce, l'ex-ministre péquiste propose entre autres la croissance économique. «On doit améliorer les relations et notre rapport de force avec Ottawa. Une bonne façon de le faire, c'est d'avoir une meilleure situation économique et d'être un joueur qui contribue à la fédération plutôt qu'un joueur qui reçoit de la péréquation.»

Le cofondateur de la CAQ parlait ce midi après une rencontre de 45 minutes avec le maire de Québec, Régis Labeaume. Il s'est aussi entretenu récemment avec le maire et les chefs de l'opposition de Montréal.

M. Legault s'est montré intéressé par des projets de la Vieille Capitale comme l'anneau de glace, les productions de Robert Lepage ou un futur tramway. «Toutes les grandes villes dans le monde qui ont réussi à réduire de 20 à 30% l'utilisation de l'automobile l'ont fait avec un transport en commun confortable. Et le transport en commun confortable, c'est le train ou le tramway, donc il faut regarder ce projet.»

M. Legault estime que les 200 millions $ que le gouvernement Charest dépensera dans l'amphithéâtre de Québec permettront « de créer un engouement» et attirer des touristes et des investisseurs. «Les compagnies aiment s'établir dans des villes où il y a un buzz», dit-il.