Tony Tomassi «va parler éventuellement» pour s'expliquer, indique son attaché politique, Claude Moreau. Mais il refuse de dire quand.

Le père de M. Tomassi a indiqué aux caméras de TVA et de Radio-Canada que le député serait parti en Italie. M. Moreau n'a pas confirmé ou infirmé cette information, hier. Précisons toutefois que M. Tomassi était aux bureaux montréalais de la Sûreté du Québec mardi, où il a pris connaissance des trois chefs d'accusation - fraude et abus de confiance - qui pèsent sur lui.

L'attaché politique n'a pas voulu dire si son patron voulait rester en poste et se présenter en Chambre cet automne.

Québec solidaire veut que M. Tomassi démissionne et menace de déposer bientôt une requête en ce sens. Le Parti québécois invite plus prudemment le député à réfléchir à son avenir. Quant à l'Action démocratique du Québec, elle exige qu'il s'explique. «Je ne demande pas sa démission, le processus judiciaire suivra son cours. On veut juste qu'il agisse avec honneur en racontant sa version des faits», a réagi le chef Gérard Deltell, hier.

M. Tomassi peut choisir de rester en poste. La Loi de l'Assemblée nationale prévoit la destitution d'un député s'il est condamné à une peine d'emprisonnement de plus de deux ans. Chaque chef d'accusation contre M. Tomassi est passible d'une peine maximale de cinq ans. Or, il comparaîtra en cour le 14 novembre et son procès ne devrait pas être terminé avant le déclenchement des prochaines élections générales, qui doivent se tenir d'ici à décembre 2013.

S'il est reconnu innocent, M. Tomassi pourrait demander à l'Assemblée nationale de payer ses frais d'avocat. Le service des communications de l'Assemblée nationale a toutefois refusé de confirmer cette information hier.

Le nouveau code d'éthique des députés entrera en vigueur le 1er janvier 2012. Un élu pourra être sanctionné entre autres pour son manque d'assiduité ou pour des conflits d'intérêts. «Le code n'est pas rétroactif», précise toutefois le commissaire à l'éthique et à la déontologie, Me Jacques Saint-Laurent. Les faits allégués par l'accusation et les absences répétées en Chambre de M. Tomassi ne seraient donc pas considérés par le commissaire.

Avec Hugo Meunier