La hache va tomber, mais personne n'aura mal. Les compressions de 800 millions de dollars que vient de demander le Conseil du Trésor aux réseaux de la Santé et de l'Éducation ainsi qu'à l'ensemble des ministères ne devraient pas avoir d'impact sur les services aux citoyens.

L'opération n'est pas inédite. Chaque année, au début de l'automne, le Conseil du Trésor passe ses commandes aux ministères et leur demande des compressions supplémentaires pour terminer l'année conformément aux prévisions. Ce qui semble différent, cette année, c'est que l'on pense atteindre les cibles sans réduire les services à la population.

Isabelle Mercille, porte-parole de la ministre Michelle Courchesne, présidente du Conseil du Trésor, confirme le total attendu de l'ensemble des ministères: 800 millions. «Les cibles données aux ministères sont administratives, précise-t-elle. En aucun cas, on ne vise les services à la population.»

Il n'y a pas eu d'opération «paramétrique» - les ministères n'ont pas tous le même pourcentage d'économies à atteindre.

500 millions à la Santé  et l'Éducation

D'ici à la fin de l'année financière, le réseau de la Santé devra trouver 300 millions d'économies, par rapport à l'enveloppe de 29,1 milliards qui lui avait été accordée à la fin mars.

Dans les établissements de santé, des économies venues du passage de coûteux médicaments brevetés à la liste des génériques aideront à ne pas toucher aux services. «Cela ne touchera ni les agences ni les CSSS, ce sera réalisé à même le Ministère», explique Natacha Joncas-Boudreau, porte-parole du ministre Yves Bolduc. Elle confirme que le Trésor attend «autour de 300 millions».

À l'Éducation, on impose des compressions de 200 millions, un effort proportionnellement plus important sur un budget de 15 milliards.

Dave Leclerc, l'attaché de presse de la ministre de l'Éducation Line Beauchamp, estime que ces compressions de 200 millions sont «une position de départ». Reste à voir si la totalité de l'enveloppe pourra être fournie.

Les compressions ne toucheront pas le réseau universitaire, où Québec doit au contraire injecter davantage (850 millions en cinq ans). Pas moins de 60 millions viendront des secteurs primaire et secondaire mais, explique-t-on, les surplus des commissions scolaires (400 millions) permettront d'éviter de toucher aux services. Du côté des commissions scolaires, on établit plutôt les surplus à  350 millions, avant que le gouvernement change les règles comptables. On inclut désormais, par exemple, la valeur des terrains et des édifices, ce qui augmente artificiellement la richesse du réseau.

Au collégial, le Ministère imposera des compressions de 30 millions, mais encore là, des réserves de 90 millions permettront d'éviter les coupes.