Sans tambour ni trompette, les deux chefs de l'opposition montréalaise ont eu des rencontres privées avec François Legault, a appris La Presse. L'homme à la tête de la Coalition pour l'avenir du Québec a discuté avec eux des «problèmes» qui touchent la métropole, mais il n'a pas encore rencontré le maire Tremblay.

Selon nos sources, Louise Harel s'est entretenue mardi avec M. Legault dans une résidence privée d'Outremont. Le chef de Projet Montréal, Richard Bergeron, a quant à lui eu un tête-à-tête avec M. Legault le 26 août dernier.

«Il s'agissait de rencontres d'écoute sur l'état de Montréal, sur les problèmes et les défis, a expliqué hier le porte-parole de la Coalition pour l'avenir du Québec, Jean-François Del Torchio. On l'a fait avec Mme Harel, on l'a fait avec M. Bergeron et on va le faire avec M. Tremblay bientôt.»

M. Legault souhaite en effet s'entretenir avec le maire, a précisé M. Del Torchio. Il pourrait le faire dans les prochaines semaines, au retour de la tournée québécoise qui va le mener dans 17 villes.

Le bureau de Gérald Tremblay a toutefois indiqué hier n'avoir jamais entendu parler d'une éventuelle rencontre avec François Legault. «Nous n'avons pas reçu de demande d'entretien, a dit le porte-parole du maire de Montréal, Darren Becker. Lorsque nous recevrons une demande officielle, nous la traiterons comme toutes les autres.»

Une rencontre qui n'a rien d'inhabituel, dit Harel

Louise Harel a confirmé avoir rencontré François Legault cette semaine. Elle explique qu'il n'y a rien d'inhabituel dans ce genre d'entretien: elle a aussi mangé avec le chef de l'ADQ, Gérard Deltell, au cours de l'été, en plus de s'entretenir avec la chef du Parti québécois, Pauline Marois.

«Je suis prête à plaider pour Montréal auprès de quiconque a une influence dans notre société», a dit Mme Harel, qui semblait mal à l'aise durant la conversation.

La chef de Vision Montréal n'a pas voulu préciser où avait eu lieu l'entretien. Elle n'a pas voulu dire non plus qui, d'elle ou de François Legault, l'avait sollicité. «Je ne veux pas faire de publicité là-dessus. Je veux juste que vous sachiez que, quand je l'ai rencontré, c'était à propos de Montréal. L'ordre du jour ne portait que sur Montréal, pas sur le Québec. À aucun prix je ne voudrais avoir à m'impliquer au niveau québécois.»

François Legault était seulement intéressé par l'état actuel de Montréal, a soutenu l'ancienne ministre péquiste des Affaires municipales. Elle n'a d'ailleurs pas été tendre envers l'administration Tremblay. «Le message que j'ai livré est très simple: les Montréalais sont dans une situation de grande inquiétude par rapport à l'administration municipale, parce qu'il y a trop de bureaucratie, il y a trop de taxes et il y a trop d'élus. C'est sûr qu'il va falloir mettre fin au gaspillage. Un grand ménage doit être fait. Moi, je plaide pour un grand ménage.»

La Coalition pour l'avenir du Québec a fait connaître son programme provisoire au mois d'août, dans quatre documents sur autant de thèmes. Celui qui traite d'économie contient un bref passage sur la métropole. «Il y a toute une stratégie à inventer pour que la région de Montréal redevienne un véritable moteur économique pour tout le Québec», peut-on y lire.