Les policiers pourraient bientôt ne plus mener les enquêtes sur leurs collègues. Le ministre de la Sécurité publique, Robert Dutil, doit présenter bientôt une proposition pour mener autrement les enquêtes sur les policiers.

«Je n'en suis pas rendu à annoncer ce qui se passera. Mais je vous mentionne qu'on a commencé le travail et que ce travail devrait aboutir à l'automne», a-t-il affirmé dimanche en marge du congrès des Jeunes libéraux à l'université Bishops.

Quelques minutes plus tôt, la Commission-Jeunesse venait d'adopter une résolution pour confier à un groupe indépendant les enquêtes sur des policiers qui ont blessé gravement ou tué un citoyen.

L'aile jeunesse du PLQ voudrait aussi instituer un fonds spécial pour les victimes.

À l'heure actuelle, les enquêtes sur de telles interventions policières sont confiées à un corps policier autre que celui impliqué dans l'incident.

Dans un rapport rendu public en février 2010 à la suite de l'affaire Villanueva, la Protectrice du citoyen suggérait aussi de confier ces enquêtes à un organisme indépendant.  Le syndicat des policiers avait réagi en attaquant sa crédibilité.

La question est revenue à l'ordre du jour en juin après la mort d'un cycliste innocent, blessé par une balle perdue d'un policier.

Le ministre Dutil reconnaît que des citoyens questionnent l'impartialité des enquêtes de la Sûreté du Québec sur les policiers. «On a déjà une procédure qui est différente, il y a déjà des enquêtes indépendantes qui se font. (Mais cette procédure) semble insatisfaire une partie de la population», a-t-il avoué.

Il dit consulter un maximum de groupes avant de présenter sa solution. Elle s'inspirera des modèles d'autres provinces ou États. «On essaie toujours de ne pas réinventer la roue», assure-t-il. Il affirme toutefois que le modèle de l'Ontario -où un organisme indépendant mène les enquêtes sur les policiers- n'est pas une panacée. Elle comporte «des avantages et des inconvénients».