Seul le Parti libéral du Québec (PLQ) sera en mesure d'unir les Québécois à l'occasion des prochaines élections générales, selon le premier ministre Jean Charest.

Dans un contexte de multiplication des partis politiques, avec la création possible d'une nouvelle formation issue de la Coalition pour l'avenir du Québec de François Legault et d'un nouveau parti souverainiste par Jean-Martin Aussant, le PLQ constituera une solution de rechange attrayante aux yeux des électeurs, de l'avis de M. Charest.

«Nous offrons le choix du rassemblement d'un parti capable d'unir les Québécois, de donner aux Québécois un projet commun face à une multitude de partis qui vont se fractionner», a-t-il fait valoir, dimanche, en point de presse, au terme du congrès-jeunes de sa formation politique.

Le parti qu'il dirige compte tirer profit du mouvement qui semble se dessiner au Québec en faveur d'un plus grand nombre de formations politiques.

M. Charest semble considérer que, sur le plan politique, les astres sont en train de s'aligner en sa faveur, et le même constat s'applique sur le plan économique.

Dans un contexte de crise financière internationale et de turbulences économiques, le Québec s'en sort mieux qu'ailleurs parce que le gouvernement a fait les bons choix, avait soutenu plus tôt M. Charest, devant quelques centaines de jeunes militants libéraux, durant son allocution de clôture du congrès.

Son discours était essentiellement centré sur l'économie, la grande priorité de son parti, par opposition aux autres, selon lui.

Il a vanté la pertinence de diverses initiatives de son gouvernement, comme le Plan Nord et le plan de retour à l'équilibre budgétaire d'ici 2013-2014 ou encore la création du Fonds des générations de gestion de la dette, comme autant de réalisations assurant la stabilité économique du Québec.

Pendant que d'autres pays cherchent encore à se relever de la crise économique de 2008, le Québec affiche un taux de chômage plus bas que celui de l'Ontario et des États-Unis, a-t-il fait remarquer.

«La performance économique du Québec, ce n'est pas arrivé par accident. Ce n'est pas un hasard, ce n'est pas une coïncidence», selon M. Charest, en s'attribuant tout le mérite de la relative bonne santé du Québec.

Il a aussi affirmé que son gouvernement mettait les bouchées doubles depuis quelques années pour remettre en état les infrastructures, dont le réseau routier, après des décennies de négligence.

Actuellement, a-t-il dit pour calmer la grogne populaire quant à l'état du réseau routier, «on est dans le milieu des travaux, ce n'est pas agréable, ce n'est pas une période intéressante», mais «on va passer à travers».

Durant le week-end, les jeunes libéraux semblaient quant à eux davantage préoccupés par les questions identitaires et la constitution que par la situation économique.

Ils ont demandé au gouvernement de définir le concept d'interculturalisme et de laïcité ouverte, puis ils ont souhaité que la nation québécoise soit officiellement reconnue dans la constitution canadienne.

Mais le premier ministre a quelque peu refroidi leurs ardeurs, en disant que ce n'était pas demain la veille qu'une nouvelle ronde constitutionnelle apparaîtrait à l'agenda.

«Je ne vois pas à l'écran radar le jour où on va l'initier», a dit M. Charest, tout en concédant qu'un jour «il faudra bien y arriver».

«Nous serons prêts», le jour où une nouvelle ronde aura lieu, a-t-il ajouté, en rappelant sa position selon laquelle le contexte n'était actuellement pas favorable à de tels pourparlers.

Il a quand même estimé que ce serait utile pour le Québec que le concept de «nation québécoise» apparaisse en toutes lettres dans la constitution canadienne.

Pour justifier le report d'une nouvelle ronde constitutionnelle, il a fait valoir qu'il y aurait dans les prochains mois pas moins de six élections générales provinciales à travers le pays.

Le prochain rendez-vous partisan des libéraux sera le congrès des membres, qui aura lieu à Québec, fin octobre.