Le premier ministre Jean Charest n'a pas voulu se commettre, vendredi, sur les enjeux qui seront débattus durant le week-end par les membres de la commission jeunesse du parti libéral du Québec (PLQ).

Les quelques centaines de jeunes réunis à l'Université Bishop se prononceront sur diverses questions identitaires, comme celle des accommodements raisonnables ou de l'enseignement en langue française dans les écoles primaires anglophones.

«Je ne chercherai pas à infléchir les débats. Ils ont une totale liberté», a dit le premier ministre, à son arrivée à Sherbrooke, au cours d'un bref point de presse, avant de participer à un caucus de ses députés, en marge de la tenue du congrès de la commission jeunesse.

La ministre de l'Immigration, Kathleen Weil, n'a pas été plus loquace, et a refusé de dire quel sort elle réserverait aux propositions formulées cette semaine par les dirigeants de l'aile jeunesse du PLQ.

En matière d'accommodements raisonnables, les jeunes libéraux s'alignent sur le gouvernement Charest et prônent eux aussi la laïcité ouverte, qui n'interdit pas le port de signes religieux dans l'administration publique ou sur la place publique.

Ils demandent cependant au gouvernement de mieux définir dans une loi le concept d'interculturalisme, qui est à la base de la philosophie du gouvernement.

En écho à une des recommandations formulées dans le rapport Bouchard-Taylor sur les accommodements raisonnables, ils réclament de plus la création d'un Office québécois d'harmonisation interculturelle, pour mieux gérer les questions de diversité culturelle.

Interrogée à son arrivée au caucus, Mme Weil n'a pas voulu se mouiller sur la pertinence d'adopter une loi sur le sujet, préférant dire qu'elle était là pour écouter les jeunes.

L'interculturalisme «est un modèle qui encourage le dialogue et l'intégration et qui considère que «les signes religieux ne viennent pas entacher le caractère neutre de l'État», s'est contenté de dire la ministre.

Par ailleurs, les jeunes libéraux vont recevoir samedi matin, à huis clos, l'ex-ministre des Affaires étrangères du Canada et ex-ministre libéral dans le gouvernement de Robert Bourassa, Lawrence Cannon, qui a été défait lors des dernières élections fédérales de mai. Le sujet de sa conférence n'a pas été dévoilé.