Le premier ministre du Québec, Jean Charest, se dit satisfait de la façon dont son ministre des Transports, Sam Hamad, a géré le dossier du tunnel Viger.



Depuis l'effondrement d'une poutre à l'entrée du tunnel Viger, à Montréal, dimanche dernier, plusieurs observateurs ont critiqué la gestion du dossier par le ministère des Transports, notamment le fait que le ministre n'ait pas toujours été présent, au début, et qu'il se soit fait remplacer par différents porte-parole du ministère. D'autres ont, par exemple, déploré le fait que le ministère n'ait pas d'emblée rendu public le rapport de 2008 qui faisait état de l'état «critique» du tunnel Viger pour la sécurité des usagers.

Interrogé à ce sujet, jeudi matin lors de son passage à Montréal, M. Charest s'est rangé derrière son ministre des Transports, affirmant qu'il était difficile de gérer un tel incident, qui suscite de l'inquiétude dans la population, alors que tout le monde insiste pour obtenir des réponses rapidement.

«Oui, je suis satisfait. Dans un environnement et dans un contexte où il y a une affaire comme ça, ce n'est pas facile pour un ministre des Transports. Il est placé dans une situation où il doit gérer une affaire qui est inattendue, qui est source d'inquiétude», a commenté M. Charest.

«Le ministre est placé dans une situation où vous, comme médias, vous exigez des réponses, et les réponses rigoureuses et les réponses n'arrivent pas instantanément, parce qu'il faut faire une certaine recherche. Il les a données et il a fait le travail qui était attendu de lui», a conclu le premier ministre.

«Pendant plusieurs années, les gouvernements n'ont pas investi suffisamment dans l'entretien», a admis le premier ministre Charest, reprenant en cela les propos de la présidente de l'Ordre des ingénieurs du Québec, Maud Cohen.

Il affirme que depuis son arrivée au pouvoir, les budgets ont été «multipliés par quatre». «D'ailleurs, avant l'événement du tunnel Ville-Marie, à juste titre les gens trouvaient qu'il y avait beaucoup de travaux», a-t-il rappelé.

Le premier ministre a fait savoir qu'il rencontrera personnellement les membres du comité de coordination des travaux dans la région de Montréal, dont la création a été annoncée à la fin juin par le ministre Hamad et le maire de Montréal, Gérald Tremblay. Ce comité doit permettre de mieux arrimer les travaux et leurs échéanciers, permettre de mieux les classer par priorité et il doit aussi prévoir les mesures de mitigation de la circulation.

Interrogé à savoir si tous les travaux recommandés dans le rapport de 2008 avaient bel et bien été réalisés, le premier ministre a suggéré d'attendre le rapport qui a été commandé sur les causes de l'effondrement.

Le quotidien La Presse révélait, dans son édition de jeudi, que «le ministère a négligé de renforcer les assises des poutres du tunnel Viger comme le recommandait un rapport d'inspection datant de 2008».

«Je ne veux pas revenir sur l'analyse qu'a faite monsieur Hamad hier. Il a fait une analyse et il a parlé des travaux. Il y a encore des enquêtes, qui donneront des réponses plus définitives. On a voulu informer la population sur les éléments que nous avons en mains en ce moment. Monsieur Hamad et le ministère ont donné les meilleures informations qu'ils ont. Là, on fait un suivi sur le rapport de 2008 pour voir quels travaux ont été faits et quels travaux doivent être faits pour s'assurer qu'il y ait un bon suivi», a conclu M. Charest.

Interrogé à savoir si l'incident ne démontrait pas que le ministère public avait trop cédé de terrain au secteur privé, aux firmes privées de génie, le premier ministre n'a pas voulu s'avancer. «Je ne suis pas là-dessus. Je pense que ce sont des professionnels qui font les travaux, que ce soit le privé ou le public, il y a des gens qui font les travaux et il y a la qualité des infrastructures. L'important, c'est que ça se fasse selon les règles de l'art et que ça se fasse comme il faut», a-t-il affirmé.