La mise en place du Plan Nord a coûté aux contribuables québécois plus de 2 millions $, a rapporté, jeudi, Radio-Canada, se basant sur des données obtenues en vertu de la Loi sur l'accès à l'information.

Du lancement du projet en 2009 jusqu'à son annonce en mai dernier, près d'une centaine de rencontres ont eu lieu, selon Radio-Canada.

On le fait pour l'avenir de nos enfants, avait déclaré d'entrée de jeu la ministre des Ressources naturelles, Nathalie Normandeau, il y a deux ans.

Le 6 novembre 2009, le gouvernement de Jean Charest a réuni à Québec quelque 200 personnes pour discuter de son Plan Nord. Réunissant notamment des représentants autochtones des communautés nordiques, des maires de la Côte-Nord, de l'Abitibi-Témiscamingue et de la Baie-James, cette première rencontre a coûté près de 92 000 $.

Puis, les 26 partenaires se sont rencontrés neuf fois pour discuter du Plan Nord. Chaque réunion coûtera environ 42 000 $, totalisant donc 382 000 $.

S'ajoutent à cela 11 comités sectoriels portant sur les mines, la forêt, le tourisme, la santé ou l'éducation. Ces rencontres coûteront 364 000 $.

Pour le porte-parole de l'opposition officielle en matière de mines, Scott McKay, c'est trop. «Les Québécois n'en auront pas pour leur argent, alors on ne peut pas croire au départ que ces dépenses-là sont justifiées», affirme-t-il.

Près de 18 mois plus tard, soit le 9 mai dernier, le gouvernement libéral présente finalement les grandes lignes de son ambitieux programme de développement du Nord québécois.

L'annonce à elle seule accapare le tiers des dépenses: près d'un demi-million (497 000 $).

«Se concerter, ça implique des frais. Si on n'avait pas consulté les gens du territoire, on se serait fait reprocher de ne pas les avoir consultés», se défend la ministre Nathalie Normandeau.

Le gouvernement promet des investissements de 80 milliards $ sur 25 ans, ainsi que la création de 20 000 emplois par année.

«Lorsqu'on voit ce type de dépenses fastueuses simplement pour donner bonne presse et remonter l'image du premier ministre Jean Charest et d'un gouvernement usé», c'est injustifié, avance Scott McKay.

Le gouvernement a également investi dans une campagne promotionnelle. Des publicités diffusées à la radio, à la télévision, dans les journaux et sur Internet ont coûté plus de 620 000 $.

Le premier ministre s'est également rendu à New York et en Europe pour discuter presque uniquement du développement du Nord canadien. À la fin août, il fera de même au Japon et en Chine.