Le Directeur général des élections (DGE) conclut que la firme de sécurité BCIA et son patron, Luigi Coretti, n'ont pas contribué illégalement à la caisse électorale de l'ex-ministre libéral Tony Tomassi.



Le député indépendant de LaFontaine n'est pas au bout de ses peines pour autant. Il fait toujours l'objet d'une enquête policière relativement à l'utilisation d'une carte de crédit appartenant à BCIA pour payer ses dépenses d'essence.

Le DGE avait ouvert une enquête en mai 2010 à la suite de reportages de La Presse sur BCIA. Il voulait déterminer si le patron de la firme, Luigi Coretti, s'était servi de ses cadres comme prête-noms pour verser des milliers de dollars au Parti libéral du Québec (PLQ). Sept anciens cadres disaient que M. Coretti leur avait donné des billets pour participer à des activités de financement du PLQ en 2007 ou 2008. Ils niaient avoir payé eux-mêmes les billets de 500$ chacun pour assister à un cocktail qui a eu lieu au golf d'Anjou, le 7 avril 2008. M. Coretti avait déclaré une contribution de 1000$ au PLQ cette année-là, selon le rapport du DGE.

Tony Tomassi avait lui-même reconnu devant les médias qu'il était «possible» qu'il ait remis en personne à M. Coretti, son ami, des billets pour un cocktail de financement.

En vertu de la Loi électorale, seul un électeur peut financer un parti politique, «à même ses propres biens» et «sans contrepartie». Le maximum était de 3000$ par année au moment des faits; c'est maintenant 1000$. La loi électorale interdit aux entreprises de contribuer à la caisse des partis.

Selon le DGE, BCIA et M. Coretti n'ont pas violé ces dispositions. «Après enquête, on conclut qu'il n'y a eu aucune infraction dans le dossier», a affirmé la porte-parole du DGE, Cynthia Gagnon, mercredi. Mais alors, qui a payé pour les billets du cocktail à Anjou? «Je ne peux entrer dans ces détails» pour des raisons de confidentialité, a-t-elle répondu. Mais elle a souligné par la suite que les billets «n'ont peut-être pas nécessairement été achetés».

Enquête de l'UPAC

Le premier ministre Jean Charest a exclu Tony Tomassi du Conseil des ministres et l'a expulsé du caucus libéral en mai 2010. M. Tomassi avait reconnu avoir utilisé une carte de crédit appartenant à BCIA pour payer ses dépenses d'essence alors qu'il était simple député, sur une période qui s'étend de 2003 à 2008. M. Charest avait demandé à la SQ de faire la lumière sur ces «faits confiée à l'Unité permanente anticorruption il y a un mois. Elle est toujours en cours, a confirmé une porte-parole, Nathalie Pitre.

Tony Tomassi n'a pas rappelé La Presse mercredi.