Un mois après avoir lancé en grande pompe son projet de développement du Grand Nord au Québec, Jean Charest a présenté mardi à New York les grandes lignes de son Plan Nord afin de recruter des investisseurs.

Outre des sociétés d'investissement qu'il rencontrait en privé, le premier ministre a pris la parole devant près de 300 personnes provenant du milieu des affaires lors d'un dîner conférence organisé par la Foreign Policy Association dans un chic hôtel sur l'avenue Madison.

Dans la salle remplie à pleine capacité, on retrouvait aussi bien des représentants des principales institutions financières new-yorkaises comme Goldman Sachs, J.P. Morgan et Merrill Lynch, que des firmes d'ingénierie ou des compagnies spécialisées dans l'énergie.

«Notre objectif est de parler à des gens qui sont dans le monde de l'investissement pour que le Plan Nord soit connu comme une occasion d'affaires et que l'on puisse attirer des investissements», a résumé le premier ministre après son allocution.

«Les banques et les institutions financières sont assez bien informées, elles ont de bonnes antennes au Québec et elles sont très intéressées à savoir de quelle façon nous concevons le projet», a-t-il poursuivi.

Dans son discours d'une vingtaine de minutes, le premier ministre s'est contenté de présenter les grandes lignes de son plan. Selon lui, les Américains accueillent son projet d'un bon oeil. «Les gens reconnaissent le besoin pour nous d'avoir accès à des ressources naturelles, de les développer. Les gens réagissent très bien au fait que le projet soit pensé, réfléchi, ordonné», a-t-il soutenu.

Le projet qui prévoit des investissements publics et privés de l'ordre de 80 milliards de dollars au cours des 25 prochaines années afin de développer le potentiel minier et énergétique du Grand Nord a été abondamment couvert par la presse américaine au cours du dernier mois. Du New York Times à Bloomberg, en passant par le Wall Street Journal et CNN, de nombreux médias ont présenté les grandes lignes du plan.

Le président du conseil de Merrill Lynch Canada, Guy Savard, qui a rencontré le premier ministre en privé avant d'assister à son discours, croit également que le Plan Nord est «très bien reçu» aux États-Unis.

«Il y avait aussi avec moi un représentant de la Banque de la Nouvelle-Écosse qui voyait cela de très bon augure. Le monde financier considère cela comme une très bonne chose pour le Canada et pour les transactions financières canado-américaines», a-t-il soutenu.

Selon le premier ministre, les Américains rencontrés cherchaient principalement à en savoir davantage sur la manière dont le plan allait concrètement être mis en place. Ils veulent notamment savoir «comment nous allons développer les infrastructures de transport pour avoir accès au territoire parce qu'il est évident que sur un territoire aussi grand que celui-ci, il y a une question d'accès: les routes, les aéroports, les voies ferroviaires», a précisé le premier ministre.

Du même souffle, il a ajouté que les potentiels investisseurs américains cherchaient aussi à en savoir davantage sur la participation des Premières Nations. «La majorité est consciente de la nécessité d'avoir l'adhésion des Premières Nations», a-t-il dit.

Après New York, Jean Charest compte voyager en Europe à compter du 27 juin afin de présenter les grandes lignes de son projet à Londres, Bruxelles, Francfort et Munich.