La chef péquiste Pauline Marois considère que le gouvernement libéral a fait la preuve de son incompétence quand il s'agit d'assurer le bon fonctionnement de la justice.

Selon elle, il y a tout lieu de s'inquiéter de la manière libérale d'administrer la justice au Québec, comme en témoigne la libération, mardi, de 31 présumés Hells Angels conduits devant les tribunaux dans le cadre de l'opération SharQc.

«Il faut craindre le pire», a lancé la chef de l'opposition officielle, en Chambre, jeudi, à l'intention du ministre de la Justice, Jean-Marc Fournier, au moment même où se multiplient les enquêtes sur diverses allégations de corruption et de collusion.

Le ministre Fournier est sur la sellette depuis que le juge James Brunton, de la Cour supérieure, a décrété un arrêt des procédures pour 31 prévenus. Le magistrat a motivé sa décision par le manque de ressources mises à la disposition du système judiciaire pour mener à bien un procès d'une telle ampleur.

Ce «jugement accablant aux conséquences désastreuses» constitue, aux yeux de la chef péquiste, la preuve de «l'échec lamentable» du gouvernement en ce qui a trait à l'administration du système judiciaire.

Elle a reproché au ministre de la Justice de ne pas avoir assumé ses responsabilités dans ce dossier.

«Y a-t-il quelqu'un au gouvernement qui va enfin accepter le blâme et s'excuser pour ce lamentable cafouillage qui déconsidère la justice au Québec?», a-t-elle demandé.

Sur la défensive, le ministre Fournier a dit que les budgets accordés à la justice étaient moins élevés à l'époque du gouvernement péquiste, alors «qu'on coupait le nombre de juges».

La veille, il avait jugé non fondées les critiques du juge Brunton. Il a réaffirmé jeudi que les salles d'audiences étaient disponibles en nombre suffisant.

Québec a aussitôt inscrit une procédure d'appel de la décision du magistrat, qui estime au contraire que le système judiciaire est tout simplement incapable d'absorber le surplus de travail découlant des 155 arrestations effectuées dans le cadre de cette opération visant la bande de motards criminels.