Le premier ministre Jean Charest a annoncé mardi la création d'un nouveau parc national dans le cadre de son projet de développement du nord québécois.

Le parc national Assinica, accessible par route, aura une superficie de 3200 km carrés et sa gestion sera confiée à la communauté crie d'Oujé-Bougoumou, voisine de Chibougamau.

Le territoire réservé est constitué d'une forêt boréale qui notamment abrite deux espèces d'animaux désignées vulnérables au Québec, le caribou forestier et un rapace, le pygargue à tête blanche. Plusieurs sites archéologiques sont également répertoriés dans le parc, dont les nombreux lacs et rivières compte pour 20 pour cent de sa superficie.

La superficie du parc Assinica, dont l'ouverture est attendue en 2013, est l'équivalent de six fois celle de l'île de Montréal et deux fois celle du parc du Mont-Tremblant.

Des travaux d'aménagement seront nécessaires mais le budget, de quelques millions de dollars, n'a pas encore été arrêté.

Un accord, qui précisera les modalités d'aménagement et de fonctionnement du parc d'Assinica, doit encore être négocié avec les Cris qui en auront la gestion.

Avec la création de parc, M. Charest souhaite atteindre son objectif de consacrer 12 pour cent du territoire du Plan Nord à des aires protégées, d'ici 2015.

Poursuivant l'édification du projet de développement nordique avec lequel il espère accéder au panthéon des grands bâtisseurs du Québec, M. Charest a insisté sur la pérennité de son annonce, mardi, en s'adressant aux membres de la communauté d'Oujé-Bougoumou, réunis sous un chapiteau au centre du village.

«Je tiens vous dire à quel point je suis rempli de bonheur à l'idée de poser un geste avec vous aujourd'hui, un geste qui, c'est rare en politique, mais un geste qui va être pour toujours», a-t-il dit.

Les cris d'Ouje-Bougoumou souhaitent que la superficie préservée soit de 6000 km carrés, mais M. Charest a indiqué lundi qu'il faudra auparavant obtenir un consensus en raison des activités de l'industrie forestière sur ce territoire.

«Il y a des questions qui se posent sur l'exploitation forestière, la possibilité de faire de l'exploitation forestière, alors c'est le genre de questions typiques au développement d'un parc, a-t-il dit. Il faut se poser les questions sur tout le développement, il faut régler ça.»

Lors d'un point de presse après l'annonce, la chef Louise Wapachee a affirmé qu'elle espère obtenir pour sa communauté les 3000 km carrés supplémentaires d'ici deux à trois ans.

«Il y a beaucoup de secteurs dans notre territoire qui nécessitent d'être protégés», a-t-elle dit.

Le parc créera une vingtaine d'emplois durant son aménagement ainsi que lorsqu'il commencera à accueillir des visiteurs, dans deux ans. Son budget annuel sera de plus de 1 million $.

Le député péquiste Luc Ferland, qui représente la circonscription d'Ungava où se trouve le parc, s'est réjoui de l'annonce mais il a qualifié le Plan Nord d'exercice de marketing.

«Pour les gens des territoires concernés, pour les gens d'ici, le Plan Nord est une opportunité supplémentaire pour permettre la réalisation de projets qui datent de plusieurs années, a-t-il dit. L'annonce de l'aménagement du parc, c'est une belle nouvelle mais ce n'est pas une nouvelle nouvelle.»