Sans surprise, le député libéral Jacques Chagnon a été élu président de l'Assemblée nationale. Il succède au député de Richmond, Yvon Vallières, qui a quitté vendredi ses fonctions dans la controverse.        

La victoire de M. Chagnon a été annoncée par le doyen et président d'élection, Henri-François Gautrin, à l'issue d'un scrutin secret auquel ont participé, tour à tour et deux par deux, les représentants de l'Assemblée nationale.

Le député de Westmount-Saint-Louis a recueilli un nombre «égal ou équivalent à la majorité» des voix exprimées, a indiqué M. Gautrin en milieu d'après-midi mardi.

Cautionné par le premier ministre Jean Charest, M. Chagnon a devancé ses deux adversaires, l'ex-adéquiste devenu indépendant Marc Picard, et le péquiste François Gendron.

M. Gendron, député d'Abitibi-Ouest, avait brièvement présidé les travaux de l'Assemblée nationale avant le déclenchement des élections en 2008.

La majorité obtenue par M. Chagnon n'a pas été révélée, ni le nombre total de voix recueillies par les candidats.

Comme le veut la tradition, le nouveau président a été amené à son siège par le premier ministre, Jean Charest, et la chef de l'opposition officielle, Pauline Marois.

Même s'il y avait deux autres candidats en lice, le résultat de l'élection ne faisait aucun doute, le Parti libéral formant un gouvernement majoritaire.

Député depuis 1985, M. Chagnon a été tour à tour ministre de l'Éducation (1994) et de la Sécurité publique (2003).

Depuis 2009, il occupait la fonction de deuxième vice-président de l'Assemblée nationale.

M. Vallières a annoncé sa démission vendredi dernier, excédé par l'animosité des débats et les remises en question constantes de son impartialité par l'opposition péquiste.

La veille, le Parti québécois avait signifié son intention de retirer sa confiance au président pour ne pas avoir sanctionné des propos controversés tenus par la ministre du Travail, Lise Thériault, une semaine auparavant.

Mme Thériault avait menacé en Chambre d'étaler publiquement l'identité des députés de l'opposition venant demander, pour leur circonscription, des subventions aux membres du gouvernement.

Furieux, le leader parlementaire péquiste, Stéphane Bédard, avait exigé en vain des excuses de la ministre, l'accusant de porter atteinte à la capacité des élus de faire correctement leur travail auprès de leurs commettants.

M. Bédard avait prévenu M. Vallières qu'il y aurait des «conséquences funestes» à son refus de contraindre la ministre Thériault à présenter des excuses.