Jacques Chagnon, député libéral de Westmount-Saint-Louis, sera choisi demain président de l'Assemblée nationale, à moins d'un improbable retournement.

Les députés libéraux se réunissent ce matin à Québec pour qu'il n'y ait aucun doute sur le candidat cautionné qui a reçu la bénédiction de Jean Charest. En 2008, après le départ de Michel Bissonnet, un peu de nonchalance avait mené à la candidature du péquiste François Gendron qui l'avait emporté sur Yvon Vallières, ce qui avait rendu furieux M. Charest. Il n'avait pas voulu se plier aux traditions et aller chercher le député à son siège avec Mme Marois.

Vote secret

Le choix du président se fait par un vote secret des députés. Dans un gouvernement majoritaire, la préférence du premier ministre pèse très lourd dans la balance. Joint hier, M. Chagnon a confirmé son intention de se porter candidat. Il en a discuté avec le premier ministre Charest après la démission d'Yvon Vallières, annoncée vendredi.

M. Chagnon a passé le week-end à appeler de nombreux collègues députés de toutes les formations politiques, a confié une source au Parti québécois.

Député depuis 1985, M. Chagnon, d'un naturel conciliant, a depuis longtemps un bon réseau chez ses collègues. Président de la Commission des parlements des Amériques (COPA), il a aussi présidé des comités d'études sur les conditions de travail des élus. Issu de la Fédération des commissions scolaires, M. Chagnon était proche de Daniel Johnson. Il a été ministre de l'Éducation en 1994, puis est passé à la Sécurité publique au retour des libéraux au pouvoir, en 2003. Il a été rétrogradé, et est devenu vice-président de l'Assemblée nationale.

Son poste de vice-président sera occupé par François Ouimet, autre vétéran libéral, élu dans Marquette.

Départ d'Yvon Vallières

L'ancien président Yvon Vallières a expliqué sa décision de quitter la présidence auprès de plusieurs collègues, que La Presse a joints durant le week-end. D'un naturel conciliant, le député de Richmond a décidé de faire fi des attentes de Jean Charest qui lui a demandé de rester en poste.

M. Vallières n'était pas tendre, explique-t-on, avec le leader parlementaire du PQ, Stéphane Bédard, qui remettait constamment en doute son impartialité. Il n'a pas aimé davantage que le leader parlementaire libéral, Jean-Marc Fournier, n'exige pas des excuses de la ministre du Travail, Lise Thériault, à la source de l'affrontement qui a amené sa décision. Mme Thériault avait, de son siège, menacé d'identifier les députés de l'opposition qui venaient lui demander en privé des subventions pour leurs commettants. Le président Vallières avait tranché qu'elle n'était pas tenue de s'excuser, ce qui avait fait déborder le vase pour l'opposition.

Le député Vallières, chaudement accueilli par 500 militants pour une activité de financement dans sa circonscription de Richmond hier, ne se représentera probablement pas aux prochaines élections, a appris La Presse

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