Le premier ministre Jean Charest s'attend à ce que les partis fédéraux profitent de la campagne électorale pour s'engager non pas à réparer le pont Champlain mais bien à en construire un nouveau.

«Nous nous attendons à ce que les partis politiques fédéraux se prononcent sur l'avenir du pont Champlain; c'est un pont qui est vieux et qui doit être remplacé», a laissé tomber le premier ministre.

De passage à Boucherville, sur la rive-sud de Montréal vendredi, pour une annonce à caractère économique, M. Charest a dit avoir obtenu l'assurance que le pont est sécuritaire et que les pouvoirs publics ont un horizon de 10 ans avant de trancher sur son avenir.

Dans ce contexte, selon M. Charest, il faut saisir l'occasion pour en moderniser la conception afin de tenir compte des besoins actuels.

«Au gouvernement du Québec, nous tenons à ce qu'il y ait, dans le projet de remplacement et de reconstruction d'un nouveau pont, l'inclusion d'un projet de transport en commun, SLR (système léger sur rail) par exemple», a précisé M. Charest.

La semaine dernière, le gouvernement fédéral a annoncé un investissement de 158 millions $ pour réparer le pont Champlain.

Le sénateur Larry Smith, qui avait été délégué pour faire l'annonce, n'a toutefois pas voulu s'engager sur la construction d'un nouveau pont, une projet de plusieurs milliards de dollars, indiquant qu'Ottawa attendait toujours des rapports d'expertises avant d'aller plus loin.

L'annonce avait amèrement déçu le maire de Brossard, Paul Leduc, qui avait indiqué être débordé d'appels de citoyens inquiets à la suite de la publication d'informations le matin même à l'effet que l'infrastructure était à ce point fragile que des portions menaçaient de s'effondrer.

Dans les jours suivants, le maire de Montréal Gérald Tremblay, avait à son tour réclamé la construction d'un nouveau pont.

Invité à livrer ses impressions sur la campagne électorale fédérale à venir, M. Charest a cependant reconnu que celle-ci pourrait avoir pour effet de retarder certains dossiers, notamment celui de l'harmonisation des taxes fédérale et provinciale de vente.

M. Charest a cependant fait valoir que l'imminence d'une élection n'avait pas empêché son gouvernement de conclure une entente avec Ottawa la veille sur les redevances en provenance du gisement pétrolifère Old Harry, dans le golfe du Saint-Laurent.