«L'intérêt national» commande qu'on change la loi pour maintenir les comtés en région qui sont menacés de disparaître, croit le PQ. Son leader parlementaire, Stéphane Bédard, présentait aujourd'hui sa proposition de réforme de la carte électorale. Le PQ ajouterait à la loi électorale le principe de «représentation effective des régions» et le critère «d'occupation dynamique du territoire». Ce critère aurait une valeur prépondérante.

En outre, le PQ voudrait que le seuil de population par comté soit différent pour les zones urbaines et rurales. Ce serait au Directeur général des élections (DGE), une institution indépendante, d'appliquer ces critères et principes pour accoucher d'une proposition concrète de réforme de la carte électorale. Car l'exercice doit être «non partisan», rappelle M. Bédard. Il assure aussi que sa proposition est constitutionnelle.

Le PQ dit ne pas avoir fait de simulation. Mais il indique que sa proposition permettrait de maintenir à 125 le nombre de circonscriptions, et de ne pas éliminer de circonscription menacée de disparaître, comme Kamouraska-Témiscouata.

La loi électorale actuelle interdit que le nombre d'électeurs d'une circonscription dépasse la moyenne québécoise de plus de 25%. Or, à cause du dépeuplement des régions et de la croissance des banlieues montréalaises, 27 des 125 circonscriptions ne respectent pas cette loi. L'année dernière, le DGE avait présenté sa proposition de réforme de la carte électorale. Elle prévoyait l'abolition de trois comtés en région et la création de trois nouveaux comtés en périphérie de Montréal. L'automne dernier, le gouvernement Charest avait tiré à boulets rouges sur le DGE, Marcel Blanchet. Le PLQ et le PQ avaient voté une loi pour suspendre ses pouvoirs. M. Blanchet a quitté son poste en décembre.

Selon le PQ, il faut protéger ces comtés pour mieux occuper le territoire. Et aussi pour éviter qu'un député représente un territoire trop grand, ce qui l'empêcherait d'être en étroit contact avec tous les citoyens et toutes les municipalités de son comté.

Les autres partis d'opposition doivent aussi présenter leur proposition en mars. Le gouvernement Charest s'est déjà engagé à proposer un compromis à partir de ces suggestions. Il espère faire adopter à l'unanimité un projet de réforme d'ici la fin juin.