Plutôt que d'attendre les conditions gagnantes pour la tenue d'un nouveau référendum sur la souveraineté du Québec, le Parti québécois veut désormais provoquer les choses et en créer de nouvelles.

C'est ce qu'a soutenu Pauline Marois, qui rencontrait ses militants de Montréal-Ville-Marie, dimanche, en vue du congrès national du parti qui se tiendra en avril.

Dans un long discours tenu devant quelque 120 délégués, Pauline Marois a affirmé qu'elle souhaitait rompre avec «l'attentisme» pour la mise en place d'un troisième référendum. «Fini les conditions gagnantes où l'on attendait qu'arrive un événement conjoncturel sur lequel on allait pouvoir miser», a élaboré Mme Marois.

«Cette fois-ci on n'attendra pas des événements extérieurs, on va agir sur tous les fronts», a-t-elle renchéri, soutenant qu'un gouvernement péquiste ferait notamment tomber la loi sur les écoles passerelles et réclamerait des pouvoirs dans les secteurs culturels et économiques. «On va refaire la démonstration que le fédéralisme est incapable de répondre aux besoins de la population québécoise», a dit celle qui sera soumise à un vote de confiance des militants du PQ en avril.

Mais il n'est plus question d'échéancier, a soutenu la chef. «On va y travailler, on va le préparer, on va faire tout ce qu'il faut pour qu'il y en ait un le plus rapidement possible mais on ne s'engage pas dans un échéancier», a-t-elle répété.

Si Pauline Marois a longuement parlé de souveraineté dans son allocution de dimanche, elle a également abordé les questions habituelles de l'identité nationale, de l'importance de la langue française dans la province et de la création de la richesse.

Construction

Mais c'est lorsqu'elle a déclaré que le premier geste que son parti allait faire s'il était porté au pouvoir serait de mettre sur pied une enquête publique sur le milieu de la construction qu'elle a été chaudement applaudie.

«Je vous assure que nous allons le faire, nous, le ménage», a-t-elle déclaré, ajoutant que le PQ allait s'affairer à rétablir la confiance des citoyens envers les institutions publiques.

Si les citoyens de Québec se mobilisent pour la construction d'un nouvel amphithéâtre, les Montréalais, eux, doivent soutenir le développement du transport collectif, a soutenu Mme Marois.

De passage à Québec, samedi, la chef a exhorté Ottawa à financer le projet d'un nouvel amphithéâtre dans la Vieille Capitale. Du côté de Montréal, le développement de la métropole passe plutôt par les transports en commun, a expliqué la chef péquiste aux journalistes présents.

Elle a également reconnu qu'il était «difficile» d'obtenir l'appui de la population dans la région montréalaise notamment en raison de la présence massive de nouveaux arrivants.

Mme Marois a soutenu qu'il était important pour les membres du parti d'aller à leur rencontre et de leur expliquer où les péquistes «veulent aller».