Le principal obstacle au développement du projet La Romaine vient d'être levé. Hydro-Québec a conclu une entente de principe avec les quelque 4000 Uashaunnuat (Innus d'Uashat-Maliotenam à Sept-Iles).

En échange de compensations de 125 millions $ échelonnées sur 50 ans, Hydro-Québec pourra développer ses quatre centrales hydroélectriques et installer ses lignes de transport sur le territoire traditionnel de ces Innus.

«C'est un pas important dans la réconciliation», croit Georges-Ernest Grégoire, chef des Uashaunnuat. Les siens recevront 80 millions $ en argent et 45 millions $ en emplois, contrats et compensations accordés aux populations et entreprises locales. Quant à l'investissement total d'Hydro-Québec dans La Romaine, il s'élève à 6,5 milliards $.

L'entente finale doit être présentée d'ici le 11 mars. Elle sera ensuite soumise aux Uashaunnuat par référendum avant la fin avril. Si elle est acceptée, elle mettra fin à un litige entamé en juin 2009.

L'entente s'accompagne d'une déclaration de principe entre Québec et les Uashaunnuat. Le gouvernement s'engage à favoriser le développement économique de la région et faciliter les ententes entre les Uashaunnuat et les entrepreneurs de la région. Cette déclaration était une concession importante faite aux Uashaunnuat, croit leur avocat, Me Jean-François Bertrand. «Sans elle, il n'y aurait pas eu d'entente de principe», estime-t-il.

Hydro-Québec n'a pas voulu commenter l'entente. «On confirme l'existence de l'entente», s'est borné à dire le porte-parole de la société d'État, Guy Litalien.

Le ministre responsable des Affaires autochtones, Pierre Corbeil, se réjouit quant à lui de l'entente. «On quitte la voie du litige pour emprunter celle du dialogue», indique-t-il.

Loin d'une paix des Braves

Mais quelques autres litiges demeurent avec Québec et aussi avec Ottawa. Par exemple, l'entente de principe ne concerne pas le territoire de la Baie-James et de Churchill Falls, où les innus réclament des droits. Le chef Grégoire souhaite que Québec conclue une «paix des Braves» avec les Innus, comme il l'avait fait avec les Cris. «On est encore loin» d'une telle entente, déplore-t-il.