Malgré la tempête qu'il traverse, Jean Charest compte terminer son mandat et souhaite se présenter aux prochaines élections. Le premier ministre du Québec a fait cette déclaration à deux reprises durant le week-end, dans le cadre de ce que plusieurs commentateurs n'ont pas hésité à qualifier de campagne d'image.

Le chef du gouvernement du Québec accorde peu de longues entrevues aux médias. Hier, il était de passage à la populaire émission de variétés Tout le monde en parle ainsi qu'à l'émission politique Larocque-Lapierre. Le premier ministre a vigoureusement défendu son bilan, à l'heure où il fait piètre figure dans les sondages et où près de 243 000 personnes ont signé une pétition réclamant sa démission.

«Certainement que je vais le finir, mon mandat. Et je veux en faire un quatrième, a-t-il lancé à l'animateur Guy A. Lepage. Je pense qu'aujourd'hui, dans ce monde médiatique où on vit, où tout est instantané, il faut revenir à l'essentiel. Un mandat, ça se juge sur les résultats du mandat, pas par l'actualité. Ce n'est pas vrai que dans notre société, on va pendre les gens à partir d'un titre d'un journal.»

M. Charest admet que la dernière année a été difficile, voire horrible, mais il dit n'avoir jamais songé à quitter son poste. «Pour moi, c'est un effet contraire. Quand on se fait attaquer, on se dit, ce n'est pas vrai que je vais baisser les bras et qu'ils vont me marcher dessus», a-t-il affirmé sur les ondes de TVA.

Alors que les allégations sur les liens entre le milieu de la construction et le crime organisé provoquent des débats houleux à l'Assemblée nationale, M. Charest a eu des mots durs à l'endroit de la chef de l'opposition, Pauline Marois. «Mme Marois n'est pas capable de prononcer deux phrases consécutives sans placer «Charest», a-t-il déploré. C'en est devenu une parodie.»

Le modèle new-yorkais

«J'ai bien de la difficulté à aimer quelqu'un qui me traite comme elle me traite», a-t-il ajouté.

Malgré son isolement dans le dossier, le premier ministre a réitéré son refus de déclencher une enquête publique sur la construction. Il a plutôt rappelé l'idée de créer un organisme permanent qui lutterait contre la corruption inspiré d'une initiative new-yorkaise.

«La corruption dans le milieu de la construction n'est pas unique au Québec, a-t-il souligné sur les ondes de la société d'État. On veut une solution permanente qui va nous permettre de nettoyer notre jardin une fois par saison. Pourquoi? Parce que les commissions d'enquête publique, ça fait quoi? Ça donne l'immunité et tu es obligé de donner la preuve avant aux témoins. À la fin, ça donne un rapport et ce que l'on veut, ce sont des gens qui sont amenés devant des tribunaux.»

Dans le dossier du gaz de schiste, M. Charest garde le cap et rejette l'idée d'adopter un moratoire sur l'exploration de la ressource naturelle.

Le leader du gouvernement dit avoir hâte à 2011. «La nouvelle année va nous permettre de nettoyer l'ardoise sur un certain nombre d'enjeux», a-t-il confié à l'émission Larocque-Lapierre.