En pleine déroute dans les sondages d'opinion, le premier ministre Jean Charest a maintenu le cap lors de son passage à l'émission Tout le monde en parle, dimanche soir, allant même jusqu'à évoquer la possibilité de se présenter aux prochaines élections provinciales.

«Certainement que je vais le finir, mon mandat! Et je veux en faire un quatrième, pourquoi pas?», a-t-il rétorqué vigoureusement à Guy A. Lepage, qui lui demandait s'il avait l'intention de compléter celui que les Québécois lui ont confié jusqu'en 2012.

Cible, à coeur de jour, d'allégations de corruption par les partis d'opposition à l'Assemblée nationale, éclaboussé par des scandales dans les médias et visé par une pétition où plus de 240 000 signataires demandent sa démission, Jean Charest persiste et signe: il ira jusqu'au bout de son troisième mandat.

«Un mandat, ça se juge sur les résultats du mandat, ce n'est pas l'actualité. Puis ce n'est pas vrai que dans notre société, on va pendre les gens à partir d'un titre d'un journal, une journée», a lancé le chef du Parti libéral du Québec, avant-dernier invité de l'émission.

Lors de l'entrevue qui aura duré une vingtaine du minutes, l'ensemble des dossiers qui, justement, défraient la manchette, ont été discutés sur le plateau.

M. Charest a été gentiment apostrophé par l'humoriste Louis Morrissette, qui lui a dit «d'aller le laver publiquement, (son) linge sale» en instituant une enquête publique sur l'industrie de la construction. Mais en guise de réponse, Jean Charest a essentiellement réitéré les positions qu'il a défendues sur toutes les tribunes pendant la session automnale.

La question du gaz de schiste, que la vice-première ministre Nathalie Normandeau était venue défendre sur le même plateau il y a quelques semaines, a de nouveau été soulevée lors de l'entretien.

«Les gaz de schiste, on n'est pas des experts nous autres dans le développement et l'exploitation du gaz (...) Partout ailleurs, il y a en a du gaz de schiste, ils sont capables de l'exploiter comme il faut», a plaidé M. Charest.

Si le premier ministre a reconnu, d'entrée de jeu, qu'il avait vécu une année difficile, il a affirmé qu'il n'a jamais «été tanné» de se battre et qu'«il n'y a pas de fatalité dans la vie».