Le prochain directeur général des élections est inconnu du grand public, mais les partis politiques le connaissent bien. Denis Fontaine est pressenti pour ce poste névralgique.

Jeudi ou vendredi prochain, pour peu que les discussions entre Jean Charest et Pauline Marois ne se heurtent pas à des écueils imprévus, l'Assemblée nationale le choisira pour remplacer Me Marcel Blanchet, a appris La Presse.

M. Fontaine a passé toute sa carrière au bureau du Directeur général des élections. Responsable des scrutins, il était depuis longtemps le fonctionnaire en contact avec les représentants des partis politiques pour discuter des questions touchant la Loi électorale. M. Fontaine, qui n'est pas avocat, relève directement de Me Blanchet à titre d'adjoint au président, secrétaire général du bureau du DGE et secrétaire de la Commission de la représentation électorale.

Frictions importantes

Me Blanchet avait été nommé pour sept ans en avril 2000, et son mandat n'avait pas été renouvelé. Il continuait son mandat initial lorsqu'il a annoncé son départ à la retraite, cet automne, après des frictions importantes avec le gouvernement. Son projet de nouvelle carte électorale faisait disparaître la circonscription de Kamouraska-Témiscouata, et la vice-première ministre, Nathalie Normandeau, avait publiquement dénoncé la proposition du mandataire de l'Assemblée nationale, qui réduisait le poids de sa région. Geste sans précédent, le gouvernement a même suspendu tout le processus de mise à jour de la carte électorale, pourtant bien précisé par la loi.

Le choix d'un mandataire de l'Assemblée nationale, qui nécessite l'appui tacite de l'opposition, est souvent le prétexte à une joute de souque à la corde politique. Venu de la machine administrative, Denis Fontaine réduit considérablement les risques de dérapage. Le vote devrait avoir lieu jeudi ou vendredi, pour laisser le temps au premier ministre Charest de revenir de Cancún, au Mexique, où il assiste à un sommet sur l'environnement.

Avant la nomination de Me Blanchet, il avait fallu deux ans pour trouver un successeur au coloré Pierre-Ferdinand Côté. On avait passé trois candidats entre 1998 et 2000. Me François Casgrain d'abord, par intérim, remplacé par Jacques Girard, mort du cancer à 41 ans, suivi de Me Francine Barry, aussi par intérim, avant que tout le monde s'entende sur Marcel Blanchet, l'ancien patron du contentieux aux Affaires municipales.

Commissaire à l'éthique

La semaine prochaine, libéraux et péquistes devraient aussi s'entendre sur la nomination du commissaire à l'éthique, à la suite de l'adoption à l'unanimité, hier, du projet de loi 48. Le commissaire devra surveiller l'application d'un code d'éthique pour les élus, qui devront faire une déclaration sur leurs intérêts personnels et ceux de leur famille immédiate, conjoint et enfants à charge.

Le code s'appliquera graduellement dans la prochaine année, mais son premier effet concrets touchera le premier ministre Charest, qui avait promis de renoncer, dès l'adoption du projet de loi, à la prime de 75 000$ par année que lui verse son parti.