Le candidat péquiste dans Kamouraska-Témiscouata, André Simard, a déclaré que l'élection partielle qui se tient dans cette circonscription lundi constitue un test pour le leadership du premier ministre Jean Charest.

Citant des sondages qui placent libéraux et péquistes au coude-à-coude, M. Simard, un néophyte en politique, a ainsi tenté de démontrer que son parti a fait des progrès depuis la troisième place enregistrée à la dernière élection générale, il y a deux ans.

Lors d'un point de presse à Saint-Roch-des-Aulnaies, juste après avoir voté, M. Simard a ainsi soutenu que les libéraux ont perdu du terrain depuis 2008.

«Nous étions troisièmes ici en 2008, les sondages nous montrent nez-à-nez, alors c'est une progression importante, une dégringolade du côté libéral, a-t-il dit. Alors pour moi le vrai test, c'est envers Jean Charest.»

Au cours des derniers jours, les péquistes ont eux-mêmes tenté de diminuer les attentes envers le résultat de l'élection partielle, affirmant qu'il ne s'agit pas d'un test pour le leadership de leur chef Pauline Marois.

La circonscription de Kamouraska-Témiscouata a donné lieu à une chaude lutte ces dernières semaines, en vue du scrutin qui doit permettre de trouver un successeur au ministre libéral Claude Béchard, décédé d'un cancer en septembre dernier après avoir représenté la circonscription pendant 13 ans.

Les troupes péquistes ont notamment tenté de capitaliser sur le mécontentement de la population suscité par les allégations de malversations et de tentative de corruption qui ont placé le gouvernement sur la défensive au cours des derniers mois.

À Saint-Pascal où elle réside, la candidate libérale France Dionne, qui a elle-même représenté la circonscription de 1985 à 1997, s'est montrée confiante de pouvoir l'emporter lundi soir.

«Je pense que Kamouraska-Témiscouata se devait de choisir un remplaçant pour Claude Béchard, alors dans ce sens c'est symbolique pour les gens de Kamouraska-Témiscouata de trouver la meilleure personne pour poursuivre la lancée du comté», a-t-elle dit.

Selon Mme Dionne, les questions soulevées par l'opposition ne sont pas prioritaires pour les électeurs, qui se préoccupent davantage de création d'emploi et d'économie.

«Les défis du Parti québécois ne sont pas ceux du Kamouraska-Témiscouata, a-t-elle dit. Ici, c'est le pain et le beurre.»

Les 129 bureaux de scrutin répartis à 40 endroits ont ouvert à 9h30 à travers la circonscription, qui était menacée de disparaître jusqu'à ce que le premier ministre Jean Charest décide de reporter un projet de redécoupage de la carte électorale. La liste électorale compte 34 447 électeurs inscrits.

Les partis se sont livrés une âpre bataille sur le terrain dans Kamouraska-Témiscouata, une circonscription où même le très populaire Claude Béchard a dû travailler très fort, remportant parfois certains scrutins par une mince marge de quelques centaines de voix.

Mme Marois, dont le leadership a fait l'objet de critiques au cours des dernières semaines, n'a ménagé aucun effort, se déplaçant personnellement à cinq reprises pour faire campagne aux côtés de M. Simard, un ancien directeur général de l'Institut de technologie agroalimentaire, à La Pocatière.

Lundi, M. Simard a affirmé qu'il n'avait jamais eu l'impression de faire campagne aussi pour assurer le leadership de Mme Marois au cours des dernières semaines. Il n'a pas voulu s'avancer sur la possibilité qu'une première ou une deuxième place viendrait la confirmer dans ses fonctions.

«Je ne fais pas d'analyse dans ce sens-là, a-t-il dit. Pour moi l'important c'est que je veux être le député, je veux servir. Je veux m'inscrire dans le travail qui permettra de rétablir la confiance au Québec.»

À La Pocatière, le candidat de l'Action démocratique du Québec, Gérald Beaulieu, qui serait troisième dans les intentions de vote, a reconnu que le résultat de l'élection reste à déterminer.

«C'est difficile à prévoir parce qu'il y a vraiment un sentiment d'insatisfaction qui est palpable sur le terrain, a-t-il dit. On se demande comment le vote va sortir.»