Comme prévu, la visite officielle en France de Jean Charest a commencé sans lui lundi, le premier ministre ayant décidé de rester à Québec pour affronter la motion de censure déposée contre son gouvernement par l'opposition péquiste.

M. Charest n'arrivera à Paris que jeudi matin, pour deux jours d'entretiens dans le cadre des «visites alternées» entre premiers ministres. C'est la ministre des Relations internationales, Monique Gagnon-Tremblay, qui s'est employée dès lundi à le remplacer, dénonçant au passage le manque de tact des péquistes.

«Dans les circonstances, on a su se retourner très rapidement pour mener cette mission correctement», a dit la ministre.

«L'opposition aurait pu choisir une autre semaine, sachant très bien que cette visite alternée est préparée de longue date et qu'il n'est pas toujours facile d'organiser des rendez-vous avec la partie française, qui a dû nous accommoder. On aurait souhaité que ça soit une autre semaine, mais ce n'est pas nous qui décidons du calendrier», a-t-elle ajouté.

Deux activités figuraient à l'agenda de Mme Gagnon-Tremblay lundi. En début de soirée, la ministre a promu l'animateur Michel Drucker au rang d'officier de l'Ordre national du Québec, avant d'aller assister à l'ouverture de la 14e édition de «Cinéma du Québec à Paris» au Forum des images, au centre de Paris.

Mardi, la ministre signe une série d'Accords de reconnaissance mutuelle dans le cadre de l'entente franco-québécoise sur la mobilité, avant de se rendre mercredi à Strasbourg, où elle inaugurera, notamment, une nouvelle Place du Québec.

L'absence du premier ministre Charest à ces diverses manifestations «ne va pas ébranler les relations franco-québécoises», ironisait un diplomate lundi, mais elle banalise une visite qui aurait eu plus de relief autrement. Un exemple: attendu à «Cinéma du Québec à Paris», le ministre français de la Culture Frédéric Mitterrand a annulé sa venue lorsqu'il a su que Jean Charest n'y serait pas, a-t-on appris.

Pour autant, selon la ministre Gagnon-Tremblay, la visite écourtée de Jean Charest n'est «pas un rendez-vous raté, pas du tout», d'autant que l'attendent deux journées «très intenses et très chargées».