Malgré les menaces de poursuite de Jean Charest, Gérard Deltell ne se rétracte pas. «Non, je ne m'excuserai pas, a-t-il déclaré mardi après-midi. Jean Charest ne réussira pas à imposer à mon endroit la loi du silence. Je veux dire aux Québécois qu'ils pourront toujours compter sur moi pour les défendre face à l'arrogance de la famille libérale.»



Le premier ministre Charest lui a envoyé une mise en demeure lundi dernier. Il sommait le chef de l'ADQ, qui l'a qualifié samedi de «bon parrain du Parti libéral», de s'excuser avant 17h mardi. Sinon, M. Charest menaçait de déclencher des «poursuites sans autres délais ni avis».

Aucune poursuite n'avait encore été déposée mardi en début de soirée, a indiqué le porte-parole de M. Charest, Hugo D'Amours.

Samedi dernier, au congrès de l'ADQ, M. Deltell avait ajouté une autre allusion mafieuse en parlant à quelques reprises de la «loi du silence» qui régnerait au PLQ.

Le chef de l'ADQ s'est contenté de cette déclaration de trois phrases mardi. Il avait consulté quelques juristes avant de prendre sa décision, dont le fondateur de l'ADQ, Me Jean Allaire, et un ex-député libéral aujourd'hui membre de l'ADQ, Me Jean-Pierre Bélisle.

Mardi, Pierre Trudel, professeur de droit à l'Université de Montréal, a affirmé à La Presse que si M. Charest devait intenter une poursuite, il risquait fort de perdre.

C'est la troisième fois que le premier ministre Charest menace ainsi ses rivaux. Le printemps dernier, il a poursuivi Marc Bellemare pour 700 000$. En 2006, il avait menacé de poursuivre la députée péquiste Agnès Maltais, sans que cela ne débouche sur un procès.