Les militants adéquistes se rallient massivement derrière leur chef. Gérard Deltell a obtenu 97,1% d'appuis, dimanche, au vote de confiance qui a clôturé le congrès de l'Action démocratique du Québec, à Granby.

«Quelle belle démonstration que nous sommes plus présents que jamais», s'est-il félicité devant les quelque 400 militants présents.

C'est un appui encore plus fort que les 94,8% que Mario Dumont avait obtenus en mars 2008.

M. Deltell a gagné le test de popularité au sein de son parti. Mais le parti lui-même reste peu populaire. Alors que certains observent une «montée de la droite», l'ADQ plafonne à 11% dans les intentions de vote, selon un sondage publié samedi dans Le Devoir.

Si les militants n'avaient pas appuyé M. Deltell, cela aurait-il mené à la mort de l'ADQ? Le député François Bonnardel préfère parler de l'avenir.

«Oui, ç'a été difficile depuis la dernière course à la chefferie, reconnaît-il. L'image du parti a été endommagée, la maison est presque passée au feu. Mais on démontre notre sérieux chaque jour à l'Assemblée nationale et on va le démontrer aussi aux prochaines élections.»

Plusieurs militants rencontrés estiment qu'il ne faudrait pas que deux partis de centre-droite - par exemple, l'ADQ et un possible parti dirigé par François Legault - se présentent aux prochaines élections. Le fondateur de l'ADQ, Jean Allaire, est d'accord.

«Diviser le vote de centre-droite, c'est permettre aux libéraux de gagner encore une fois», estime celui qui s'est juré de ne jamais devenir une belle-mère. «Mais je ne pense pas que François Legault réussisse à créer un nouveau parti d'ici les prochaines élections, ajoute M. Allaire. Je suis bien placé pour le savoir: fonder un parti, c'est extrêmement difficile et très long.»

Dans l'entourage du chef, on confirme que des discussions avec M. Legault se déroulent par personne interposées.

L'ADQ accepterait-elle de se dissoudre dans un autre mouvement de centre-droite, ou serait-elle capable de l'absorber? Le président de l'ADQ, Christian Lévesque, invite tous les militants de centre-droite à se joindre à son parti. Mais il précise néanmoins être «sensible aux discussions».

«Ce qui est important, c'est que les idées de centre-droite et la responsabilisation soient au pouvoir. Nous allons voir toutes les options pour que les gens puissent s'unir», indique-t-il.

Les ex-adéquistes Éric Caire et Marc Picard ont signalé qu'ils pourraient se joindre à leurs anciens députés, mais à condition qu'on saborde l'ADQ - une «bannière morte» selon eux - et crée un nouveau parti.

Malgré cette critique sévère, l'ADQ n'a pas rompu les discussions avec MM.

Caire et Picard. Le chef Gérard Deltell assure toutefois qu'il n'a pas l'intention de changer le nom de son parti.

D'ailleurs, M. Deltell parle de plus en plus de «l'Action démocratique du Québec», et non simplement de l'ADQ, pour mettre en valeur ce que symbolise le nom du parti. Une stratégie volontaire, explique-t-on dans son entourage.

Le président du parti, Christian Lévesque, indique que l'ADQ possède maintenant une dette de 640 000$. «C'est une dette assez basse quand on la situe dans l'histoire de notre parti.» Une entente sur la dette a été renégociée avec la Banque Nationale. L'ADQ compte 12 000 militants et elle est sortie de sa marge de crédit. «S'il y avait des élections demain, on serait prêts», lance-t-il.

Aux élections de 2007, l'ADQ avait fait élire 41 députés. Après la saignée en 2008 et le départ de MM. Caire et Picard, elle n'en compte plus que quatre. «Si on restait quatre après les prochaines élections, ce serait un échec, c'est évident», indique M. Bonnardel.