Six mois après son renvoi du caucus libéral, le député Tony Tomassi a déclaré vendredi qu'il n'a toujours pas rencontré d'enquêteur de la Sûreté du Québec (SQ) pour s'expliquer sur l'utilisation d'une carte de crédit appartenant à une agence de sécurité controversée.

Lors d'une entrevue à La Presse Canadienne, M. Tomassi a refusé de dire s'il a commis une erreur en acceptant cette carte de crédit appartenant au Bureau canadien d'ajustement et d'investigation (BCIA).

L'ex-ministre de la Famille a été très prudent dans ses commentaires mais il s'est engagé à donner plus d'explications une fois l'enquête de la SQ terminée.

«Il y a bien des choses qui se sont dites, il y a bien des choses qui ne se sont pas dites, alors je vais laisser la SQ terminer son enquête avant de commenter quoi que ce soit, a-t-il dit. Une fois que l'enquête sera terminée, on pourra en discuter en long et en large.»

La SQ a confirmé vendredi qu'une enquête avait été ouverte en mai et que les policiers poursuivent leur travail dans ce dossier.

«On a fait des vérifications et c'est toujours en cours, a affirmé l'agent Gregory Gomez Del Prado. Il n'y a rien de nouveau à ce niveau.»

M. Tomassi a affirmé vendredi qu'il n'a encore rencontré aucun représentant du Directeur général des élections (DGE), qui effectue une enquête sur la participation de BCIA à des activités de financement dans sa circonscription de LaFontaine, dans le nord de Montréal.

Le DGE veut déterminer si l'agence de sécurité a utilisé des prête-noms pour contribuer à la caisse électorale de M. Tomassi.

«Quelqu'un du DGE m'a demandé de l'information, a dit le député. On lui a transmis l'information qu'il voulait avoir, pas plus que ça.»

M. Tomassi a affirmé qu'il entend demeurer dans ses fonctions de député, même s'il n'a pas été aperçu au Salon bleu de l'Assemblée nationale depuis six mois, après son renvoi du caucus libéral par le premier ministre Jean Charest.

En mai dernier, M. Charest a pris cette décision aussitôt après avoir appris que M. Tomassi avait détenu et utilisé une carte de crédit émise par une entreprise pétrolière au nom de BCIA. Troublé, M. Charest avait alors transmis ces informations à la SQ.

Vendredi, M. Tomassi a refusé de dire s'il avait utilisé cette carte de crédit mais il a affirmé qu'il attendra les résultats de l'enquête policière avant de dire s'il souhaite réintégrer les rangs de Parti libéral du Québec (PLQ).

«Je fais mon travail de député de LaFontaine, a-t-il dit. Une fois que l'enquête policière, que les vérifications seront terminées, on regardera les résultats de cette enquête et on regardera les décisions à prendre par la suite. Mais actuellement, c'est bien hypothétique.»

Dans une récente entrevue à un hebdomadaire régional, M. Tomassi a fait l'apologie du PLQ, soutenant que les gouvernements libéraux sont responsables des plus grandes avancées sociales et économiques.

Il commentait alors l'éventualité d'un retour de l'ex-député péquiste François Legault en politique, affirmant que cela ferait surtout mal au Parti québécois et à l'Action démocratique.

«Il y a un parti situé bien au centre de l'échiquier politique québécois et c'est le Parti libéral du Québec», a-t-il dit à L'Informateur de Rivière-des-Prairies.

Vendredi, M. Tomassi a affirmé qu'il se rend tous les jours à son bureau de circonscription pour s'occuper de dossiers de citoyens qui ont besoin de son aide dans leurs relations avec l'administration publique.

«C'est des dossiers de citoyens qui viennent, a-t-il dit. Des dossiers d'immigration, de bien-être social, de CSST. Les mêmes dossiers que dans n'importe quel bureau de comté.»