Malgré les critiques de Bernard Landry, de Jacques Parizeau et de 50 jeunes signataires d'une lettre ouverte, Pauline Marois ne fléchit pas. Elle continue de défendre son plan de «gouvernance souverainiste» et son intention de ne faire un référendum qu'«au moment jugé approprié».

«J'ai de l'enthousiasme à défendre la proposition que j'ai présentée aux membres du parti, qui avait reçu un accueil favorable à 100% (en juin 2009)», a-t-elle rappelé devant la statue de René Lévesque, dont c'était le 23e anniversaire de la mort le 1er novembre.



Après avoir déposé des fleurs au pied de la statue, Mme Marois a dû de nouveau défendre son leadership. Les députés et les militants péquistes l'appuient, assure-t-elle.

Samedi, Mme Marois avait indiqué qu'elle avait commandé à ses députés des études sur l'impact de la souveraineté dans différents domaines comme l'éducation, la santé, l'économie et la culture. Elle reconnaît que le travail n'est pas encore commencé.

Pas de débat public

En juin 2009, les militants du PQ avaient appuyé à l'unanimité l'article 1 du programme du PQ, qui prévoit qu'un référendum sur la souveraineté sera organisé «au moment jugé approprié».

Bernard Landry a récemment critiqué le libellé de l'article. Il aurait préféré y lire que le PQ fera un référendum «le plus rapidement possible», comme c'était le cas sous son règne.

Avec la «gouvernance souverainiste», Mme Marois veut instaurer une charte de la laïcité, une Constitution et une citoyenneté québécoise. Elle compte également demander à Ottawa, entre autres choses, le rapatriement de points d'impôt. M. Parizeau craint que la gouvernance souverainiste ne donne à croire que le fédéralisme est renouvelable.

Lundi dernier, 50 jeunes militants souverainistes ont repris essentiellement l'argument de M. Parizeau dans une lettre ouverte.

Le programme du PQ fera l'objet de débats et d'un vote au prochain congrès du parti, en avril 2011. Mme Marois n'a pas l'intention de le modifier d'ici là ni d'en débattre publiquement.

«Je vais le dire de la façon la plus claire possible: quand je suis revenue au Parti québécois comme chef, j'ai dit qu'on ne ferait pas de stratégie référendaire sur la place publique. Nous allons nous concentrer sur la défense, la définition et la promotion de la souveraineté. Je n'ai pas changé d'avis. Et on va le faire de façon très étroite avec le Bloc québécois et Gilles Duceppe.»