Encore méconnue des Québécois, la chef péquiste Pauline Marois n'est pas appréciée à sa juste valeur, a déploré mardi le leader parlementaire adjoint de l'opposition officielle, Bertrand St-Arnaud.

Le député tire cette conclusion à la lumière de l'engouement que suscite au Québec l'éventuelle création d'un parti politique par l'ex-ministre péquiste François Legault et d'autres personnalités associées au centre-droit comme Joseph Facal.

Même si l'intérêt manifesté envers un mouvement politique aussi hypothétique est largement attribuable à l'effet nouveauté, il y a néanmoins des leçons à tirer pour le Parti québécois, a soutenu M. St-Arnaud.

Le PQ, a-t-il dit, doit mieux faire connaître son équipe, son programme «résolument encré dans le 21e siècle» et, surtout, sa chef.

«Au niveau du chef, il y a un défi pour le Parti québécois de faire connaître davantage l'expérience, la compétence, le sérieux de Pauline Marois. Vous savez, Pauline Marois est quand même la personne qui a occupé le plus grand nombre de ministères au Québec», a fait valoir M. St-Arnaud lors d'un entretien accordé à La Presse Canadienne.

Le leader parlementaire adjoint estime que les citoyens n'ont pas encore pris toute la mesure des compétences de la chef du Parti québécois pour diriger le Québec.

«Il y a encore du travail à faire pour que les gens réalisent que Pauline Marois est une femme compétente et expérimentée et qui est à l'écoute des citoyens. Je la vois et je sais qu'elle est consciente que dans deux ans, elle pourrait diriger le Québec», a déclaré M. St-Arnaud.

Quant au reste, le fougueux député de Chambly fait remarquer que le mouvement de sympathie que soulève la réflexion de M. Legault pourrait s'émousser bien vite, une fois transposée en programme politique.

«Comme on parle d'un parti vraisemblablement plus à droite, est-ce qu'il va (vouloir) augmenter les tarifs de garderie à 25 dollars par jour? Est-ce qu'il va augmenter les tarifs d'électricité? Où est-ce qu'il va faire des coupes? Quand les vraies questions vont se poser, il pourrait y avoir des réponses bien différentes», a-t-il analysé.

De son côté, le chef de l'Action démocratique du Québec, Gérard Deltell, se réjouit de constater que les électeurs n'ont pas tourné le dos au centre-droit de l'échiquier politique même s'ils ont déserté en masse l'ADQ en 2008.

M. Deltell juge toutefois prématuré d'envisager la fusion de l'ADQ avec une nouvelle formation politique issue du mouvement évoqué par M. Legault.

«Nous n'en sommes pas là du tout, a insisté M. Deltell. On verra où est-ce qu'on sera rendu à ce moment-là. Pour le moment, je suis chef de l'ADQ et j'entends être chef de l'ADQ aux prochaines élections.»